18 avril-3 mai 2018
Turquie. Annonce d’élections générales anticipées
Le 18, le président Recep Tayyip Erdogan annonce la tenue d’élections générales anticipées en juin – elles étaient initialement prévues en novembre 2019. Il déclare que « les événements de Syrie et d’ailleurs font qu’il est urgent de passer au nouveau système exécutif » validé par référendum en avril 2017, qui doit entrer en vigueur avec la prochaine législature. Il annonce agir en accord avec son allié Devlet Bahçeli, chef du Parti d’action nationaliste (MHP, ultranationaliste), selon lequel « la nation ne peut attendre ». Le Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste), principale formation d’opposition, estime qu’« il ne peut y avoir d’élections pendant l’état d’urgence » – qui est prolongé le même jour pour la septième fois depuis la tentative de coup d’État de juillet 2016.
Le 22, quinze députés du CHP rejoignent les rangs du Bon Parti, créé en octobre 2017 par l’ancienne ministre Meral Akşener, une dissidente du MHP, de façon à permettre à celui-ci de constituer un groupe parlementaire et de participer aux élections.
Le 25, le tribunal de Silivri, près d’Istanbul, condamne quatorze collaborateurs du quotidien d’opposition Cumhuriyet à des peines de deux ans et demi à sept ans et demi de prison pour leur soutien à trois « organisations terroristes » : le Parti des travailleurs du Kurdistan, le Parti-Front de libération du peuple révolutionnaire (extrême gauche) et le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen.
Le 28, alors que le CHP, le Bon Parti et les islamistes du Parti de la félicité avaient entamé des négociations, l’ancien président Abdullah Gül, un moment pressenti comme le possible candidat du front anti-Erdogan à l’élection présidentielle, renonce à se présenter.
Le 3 mai, ces trois formations, ainsi que le Parti démocrate (conservateur), qui décident finalement de présenter chacun leur candidat à l’élection présidentielle, concluent un accord en vue de la présentation de listes communes aux élections législatives.