18 juin 1996
Israël. Présentation du programme et formation du gouvernement de Benyamin Nétanyahou
Le Premier ministre élu en mai, Benyamin Nétanyahou, prononce son discours d'investiture devant la Knesset. Le chef du Likoud déclare que la reprise des négociations avec l'Autorité palestinienne est subordonnée au renforcement par celle-ci de sa collaboration en matière de sécurité : les Palestiniens devront notamment livrer à la justice israélienne tout terroriste présumé. Selon le programme du nouveau Premier ministre, « un arrangement sera proposé aux Palestiniens, aux termes duquel ils pourront conduire leur vie librement dans le cadre de l'autonomie ». Il rejette « l'établissement d'un État palestinien ou de toute autre souveraineté étrangère » en Cisjordanie. En outre, « Jérusalem, la capitale d'Israël, une et indivisible, restera pour toujours sous la souveraineté d'Israël ». S'il entend « renforcer et développer ses relations pacifiques avec l'Égypte et la Jordanie », Benyamin Nétanyahou affirme que « la base de tout arrangement avec la Syrie sera la rétention de la souveraineté israélienne sur le Golan ». Seront mis en œuvre « le renforcement, l'élargissement et le développement » de la colonisation juive dans tous les territoires encore occupés par Israël, car celle-ci est considérée comme « un intérêt national pour la défense d'Israël et une expression de l'accomplissement sioniste ». De même, l'extension du Grand Jérusalem se verra allouer des « ressources spéciales ». La majorité parlementaire dont dispose le gouvernement rassemble 66 députtés sur 120 : les élus du Likoud, des partis religieux, du parti des nouveaux immigrants russophones et du Parti de la troisième voie. La formation du gouvernement donne lieu à des tractations de dernière minute centrées autour de la participation d'Ariel Sharon. Finalement, celui-ci refuse le ministère sur mesure que le Premier ministre était prêt à lui accorder. Outre ses fonctions de Premier ministre, Benyamin Nétanyahou s'octroie les portefeuilles du Logement et des Cultes, mais non celui de la Défense, contrairement à ses prédécesseurs. Celui-ci revient à l'ancien général Itzhak Mordechaï. David Lévy est nommé ministre des Affaires étrangères. Les partis religieux obtiennent quatre ministères.