18 mars 1990
République démocratique allemande. Succès chrétien-démocrate aux élections
Plus de douze millions d'électeurs sont appelés à désigner au scrutin proportionnel à un tour leurs quatre cents représentants à la Chambre du peuple. Vingt-quatre partis participent à ces premières élections législatives libres depuis l'avènement du nazisme, les plus importants d'entre eux étant massivement soutenus par les partis frères de R.F.A. Le ministère des Affaires interallemandes à Bonn a dépensé quelque 7,5 millions de deutsche Mark (plus de 26 millions de francs) pour financer une campagne électorale à laquelle les vedettes politiques ouest-allemandes ont activement participé. Contrairement aux sondages qui prévoyaient un succès social-démocrate, le Parti chrétien-démocrate (C.D.U.), mené par Lothar de Maizière, avec 40,91 p. 100 des voix et 164 sièges, sort grand vainqueur de ce scrutin. Avec les 25 sièges obtenus par l'Union sociale allemande (D.S.U.) et les 4 du Renouveau démocratique, l'Alliance pour l'Allemagne, coalition composée de ces trois partis, n'est pas loin de la majorité absolue et totalise plus de 48 p. 100 des suffrages. À gauche, le Parti social-démocrate n'obtient que 21,8 p. 100 des voix et 87 sièges, et le Parti du socialisme démocratique (ex-communiste) réussit à conserver 65 sièges avec 16,33 p. 100 des voix. Le Parti libéral, avec 5,2 p. 100 des voix, a 21 élus, tandis qu'Alliance 90, qui regroupe les petits partis dissidents, n'en compte que 12, et les Verts, 8. Cette victoire inattendue de la droite est portée à l'actif de Helmut Kohl et de sa politique d'unification rapide, confortant ainsi sa position à quelques mois des élections en R.F.A. Dès le lendemain du scrutin, les trois composantes de l'Alliance pour l'Allemagne se prononcent en faveur de la constitution d'une grande coalition, aussi large que possible, tandis que se développe une polémique au sujet de la collaboration de plusieurs nouveaux parlementaires avec la Stasi, l'ancienne police politique communiste.