19-22 septembre 2006
France. Polémique sur la délinquance en Seine-Saint-Denis
Le 19, le quotidien Le Monde publie un courrier du 13 juin adressé au ministère de l'Intérieur par le préfet de Seine-Saint-Denis, dans lequel celui-ci s'inquiète, pour la quatrième fois de l'année, de l'augmentation de la délinquance dans son département. Le préfet dénonce le «dogmatisme» du juge des enfants du tribunal de Bobigny, à l'origine d'un «sentiment d'impunité» chez les mineurs. Il critique la réduction des effectifs affectés à la sécurité publique, l'inexpérience et la trop rapide rotation des commissaires nommés dans le département et le mauvais emploi des compagnies républicaines de sécurité (C.R.S.) affectées à ce dernier. Enfin, le préfet remarque que «le relais de la gestion locale est pris par les „barbus“», représentants de l'islam «le plus intégriste», particulièrement influents auprès des jeunes.
Le 20, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy annonce une augmentation des effectifs policiers en Seine-Saint-Denis et dénonce la «démission» des juges du département.
Le 21, Jean-Louis Nadal, procureur général de la Cour de cassation, se rend au tribunal de Bobigny pour assurer ses magistrats de son «soutien sans faille». De son côté, le garde des Sceaux Pascal Clément prône «mesure et impartialité» dans les jugements portés sur le fonctionnement de la justice.
Le 22, à l'issue d'une rencontre avec le premier président de la Cour de cassation Guy Canivet, le président de la République Jacques Chirac rappelle dans un communiqué «sa très grande exigence quant au respect de l'indépendance des magistrats et à la nécessaire sérénité qui doit présider à l'exercice de leur mission». Interrogé sur une chaîne de radio, Nicolas Sarkozy déclare que «les juges, ce sont les Français».