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19-26 juillet 2021

Israël. Révélations sur l’usage par plusieurs États d’un logiciel israélien d’espionnage de téléphones

Le 19, un consortium de dix-sept médias du monde entier entame la publication d’informations relatives à l’utilisation illégitime, par plusieurs États, du logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO. Pegasus est conçu pour pirater l’ensemble du contenu d’un téléphone mobile. Son installation et son fonctionnement se caractérisent par une totale discrétion. Le consortium a eu accès à une liste de plus de cinquante mille numéros de téléphone piratés depuis 2016 pour le compte d’une dizaine d’États, partagée par le site Internet Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International. Parmi ces cibles figurent notamment des dirigeants et responsables politiques, des personnels de l’appareil étatique, des opposants, des chefs d’entreprise, des journalistes, des avocats, des défenseurs des droits humains. NSO nie les accusations portées par le consortium de médias, garantissant l’usage « légitime » de son logiciel qui n’est vendu qu’à des États et qu’il présente comme un outil de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Le consortium affirme que la vente de Pegasus, qui est validée par le ministère de la Défense israélien, constitue un outil de la politique d’influence de l’État hébreu et explique en partie les rapprochements récents d’Israël avec l’Arabie Saoudite, le Maroc ou la Hongrie. Outre ces derniers, l’Azerbaïdjan, Bahreïn, Dubaï, les Émirats arabes unis, l’Inde, le Mexique et le Togo, sont visés par ces révélations.

Le 22, le Parlement israélien met en place une commission d’enquête sur l’affaire Pegasus. De son côté, le Maroc annonce le dépôt d’une plainte pour diffamation contre Forbidden Stories et Amnesty International devant le tribunal correctionnel de Paris.

Le 26, le dépôt de plainte de plusieurs journalistes français potentiellement visés par le logiciel espion entraîne l’ouverture d’une enquête judiciaire par le parquet de Paris. De son côté, l’Élysée n’a pas commenté les informations relatives à la saisie des numéros de téléphone du chef de l’État, de son Premier ministre et de quatorze ministres, en 2019, par les services de renseignement marocains, ce qui plaçait ces téléphones en situation d’être piratés.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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