19-27 mars 1987
Tchad. Reconquête du Nord par les forces d'Hissene Habré
Le 19, une colonne libyenne, partie de la base de Ouadi-Doum dans la direction de Fada, reconquise par les troupes d'Hissene Habré le 2 janvier, est attaquée par l'armée tchadienne, qui bénéficie du soutien logistique du dispositif français Épervier. Les soldats tchadiens provoquent une déroute complète dans les rangs libyens.
Le 20, une deuxième colonne venue à la rescousse de la première est anéantie à son tour. Le bilan de ces deux défaites militaires est lourd pour la Libye : environ huit cents tués, des dizaines de véhicules détruits ou saisis, dont des chars T-55 de fabrication soviétique.
Le 22, l'armée tchadienne remporte une importante victoire en reprenant la base aérienne de Ouadi-Doum, dans l'Ennedi, défendue par une garnison libyenne d'environ deux mille hommes : le nombre des victimes libyennes est évalué à plus de douze cents. Cette défaite coupe les forces libyennes présentes au nord-est du Tchad de toute possibilité de ravitaillement. Par ailleurs, elle permet de saisir un matériel militaire considérable, principalement de fabrication soviétique, entreposé dans la base.
Le 27, les F.A.N.T. (forces armées nationales tchadiennes) investissent Faya-Largeau, dernière place forte tchadienne détenue par les troupes libyennes. La ville natale du président Hissene Habré est reconquise sans combats, car la garnison d'environ deux mille cinq cents soldats avait été évacuée les jours précédents pour se replier vers la bande d'Aouzou, partie du territoire tchadien qui fait l'objet d'un différend frontalier entre Tripoli et N'Djamena depuis 1973.