19-28 septembre 2002
Côte d'Ivoire. Tentative de coup d'État
Le 19, le soulèvement de plusieurs centaines de militaires puissamment armés, à travers le pays, est qualifié de « tentative de coup d'État » par les autorités, qui en attribuent la responsabilité au général Robert Gueï. Chef de la junte au pouvoir dans le pays de décembre 1999 à octobre 2000, ce dernier est tué à Abidjan. Il avait annoncé, le 13, la fin de la participation de sa formation au gouvernement d'union nationale. Dès le début de la mutinerie, le ministre de l'Intérieur, Émile Boga Doudou, a été tué par les rebelles. De son côté, l'opposant Alassane Ouattara, président du Rassemblement des républicains, trouve refuge dans les locaux de l'ambassade de France.
Le 20, à l'issue de combats qui font près de 300 morts, les troupes loyalistes reprennent le contrôle d'Abidjan, la capitale économique. Les mutins restent toutefois maîtres de Bouaké, deuxième ville du pays, et de Korhogo, la capitale du Nord.
Le 20 également, le président Laurent Gbagbo, de retour dans son pays après avoir écourté sa visite officielle en Italie, déclare que les armes utilisées par les mutins n'appartiennent pas à l'armée ivoirienne et que la Côte d'Ivoire « est attaquée ». Les autorités mettront en cause, sans les nommer, des pays voisins qualifiés d'« États voyous », au premier rang desquels le Burkina Faso.
Le 22, des troupes françaises arrivent en renfort à Abidjan d'où certaines sont envoyées à Yamoussoukro et vers Bouaké. Elles agissent dans le cadre d'un dispositif « dissuasif », selon le ministère français de la Défense, destiné à protéger les ressortissants étrangers.
Le 24, environ 200 soldats des forces spéciales américaines arrivent au Ghana. Ils pénètrent le lendemain en Côte d'Ivoire pour participer à l'évacuation de leurs compatriotes.
Le 25, les forces françaises procèdent à l'évacuation des enfants du pensionnat baptiste de Bouaké, ville toujours aux mains des rebelles, ainsi que de ressortissants étrangers.
Le 28, la France, à qui la Côte d'Ivoire a demandé l'application des accords de défense d'avril 1961 qui prévoient l'intervention de Paris « en cas d'agression extérieure », annonce l'octroi d'un « soutien logistique » à l'armée ivoirienne.