19-31 décembre 1999
Russie. Victoire du Premier ministre Vladimir Poutine aux élections législatives et démission de Boris Eltsine
Le 19, le bloc Unité dirigé par le Premier ministre, Vladimir Poutine, qui regroupe les partisans du Kremlin, remporte les élections législatives. Avec 23,2 p. 100 des suffrages et 72 des 443 sièges attribués, il est certes précédé par le Parti communiste de Guennadi Ziouganov – 24,3 p. 100 des voix et 113 élus (— 11 par rapport au précédent scrutin de décembre 1995) –, mais la composition de la nouvelle Douma offre à Vladimir Poutine la possibilité de constituer facilement une majorité. Quasi inconnu lors de sa nomination, en août, le Premier ministre doit sa popularité à l'intervention russe en Tchétchénie. Le bloc d'opposition La Patrie-Toute la Russie de l'ancien Premier ministre, Evgueni Primakov, et du maire de Moscou, Iouri Loujkov, n'obtient que 12,1 p. 100 des suffrages et 66 députés. L'Union des forces de droite (libéraux) de Sergueï Kirienko, Boris Nemtsov et Egor Gaïdar, alliés de Vladimir Poutine, fait son entrée au Parlement, avec 8,6 p. 100 des suffrages et 29 élus. Iabloko, le parti réformateur de Grigori Iavlinski, est en recul, avec 6 p. 100 des voix et 21 sièges (— 23), tout comme les ultranationalistes de Vladimir Jirinovski, qui obtiennent 6 p. 100 des suffrages et 17 élus (— 33). La majorité des 122 élus indépendants soutiennent le Premier ministre. Pour la première fois depuis la prise de fonctions du président Boris Eltsine, en 1991, le Kremlin dispose d'une majorité à la Douma jusqu'alors dominée par les communistes et leurs alliés.
Le 31, le président Boris Eltsine annonce sa démission. « La Russie, affirme-t-il, doit entrer dans le nouveau millénaire avec de nouveaux hommes politiques. » Il demande « pardon » à ses concitoyens et reconnaît que « beaucoup de nos espoirs ne se sont pas réalisés ». Boris Eltsine désigne Vladimir Poutine pour assurer l'intérim à la tête de l'État, dans l'attente de l'élection présidentielle anticipée dont le premier tour est annoncé pour mars 2000. Vladimir Poutine signe aussitôt un décret assurant une immunité judiciaire à vie au président démissionnaire.