19 décembre 1988
Sri Lanka. Élection présidentielle sur fond de terrorisme
9,3 millions de Sri Lankais se rendent aux urnes pour la première fois depuis octobre 1982, date à laquelle le président Junius Richard Jayewardene, qui ne se représente pas à cause de son âge (82 ans), avait été réélu. Ranasinghe Premadasa, candidat de la formation au pouvoir, le Parti national unifié (U.N.P.), et Premier ministre depuis 1978, est élu avec 50,43 p. 100 des suffrages exprimés contre 44,9 p. 100 à Mme Sirimavo Bandaranaïke, leader du Parti sri-lankais de la liberté (S.L.F.P.) et de l'opposition, qui conteste ces résultats. Le taux de participation est d'environ 53 p. 100, chiffre considéré comme exact en raison du terrorisme, des violences et des massacres qui déchirent le pays depuis 1983 et qui se sont accrus pendant la campagne électorale. Le nouveau président va avoir fort à faire, face aux séparatistes tamouls du nord et de l'est de l'île, mais face aussi aux extrémistes cinghalais marxistes du Front de libération du peuple (J.V.P.) qui sévissent surtout dans le Sud. Ces derniers sont responsables depuis le début de l'année de plus de sept cents meurtres politiques de représentants du gouvernement et de membres du parti au pouvoir, l'U.N.P., ainsi que du meurtre d'environ six cents militants d'extrême gauche coupables de ne pas obéir aux ordres du leader du J.V.P., Rohana Wijeweera. De plus, pour répondre à cette violence « révolutionnaire », des groupes paramilitaires soutenus par le pouvoir sont apparus.