19 janvier 2006
France. Discours du président Jacques Chirac sur la dissuasion nucléaire
Dans un discours prononcé à l'île Longue (Finistère), siège de l'état-major de la Force océanique stratégique, le président de la République justifie le maintien d'une force de dissuasion nucléaire dans l'après-guerre froide. Il indique que la menace de certaines puissances traditionnelles subsiste, augmentée de l'incertitude liée à la prolifération nucléaire au bénéfice de puissances régionales. Jacques Chirac infléchit la doctrine française sur deux points. Il étend les « intérêts vitaux » de la France à la garantie de ses « approvisionnements stratégiques » et à la « défense de pays alliés » – notion qui se substitue au « territoire européen » évoqué par le chef de l'État dans son dernier discours sur le sujet, en juin 2001. Par ailleurs, le président Chirac indique que les cibles potentielles des frappes nucléaires sont moins des villes ou des régions entières que des « centres de pouvoir » qui peuvent être détruits par des missiles porteurs d'un nombre de têtes limité, plus précis et de moindre puissance.