19 novembre-1er décembre 2023
France. Meurtre d’un adolescent à Crépol
Le 19, un adolescent, Thomas, est mortellement poignardé lors d’une rixe survenue en marge d’un bal dans le village de Crépol (Drôme). Neuf personnes sont interpellées, dont l’auteur présumé des coups de couteau. Le drame est dénoncé par l’extrême droite et une partie de la droite comme emblématique de la violence des jeunes habitant les cités, ainsi que de l’insécurité croissant dans l’espace rural.
Le 25, les neuf personnes interpellées sont mises en examen pour « meurtre en bande organisée » « tentatives de meurtre » ou « violences volontaires commises en réunion ». Six d’entre elles sont placées en détention provisoire. S’ils n’habitaient pas tous la cité de la Monnaie de Romans-sur-Isère (Drôme), tous fréquentaient ce quartier où sévit le trafic de drogue, et cinq d’entre eux avaient déjà été condamnés pour des délits.
Le 25 également, plusieurs dizaines de militants d’ultradroite venus de tout le pays affrontent violemment les forces de l’ordre aux abords du quartier de la Monnaie, alors que les identités et les adresses des mis en examen ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Un militant est grièvement blessé par des habitants de la cité. Le même jour, une lettre de menaces demandant « justice pour Thomas » est adressée à la mosquée de Valence (Drôme).
Le 26, la police intervient pour empêcher une nouvelle expédition punitive de l’ultradroite à Romans-sur-Isère, ainsi qu’une opération des jeunes de la Monnaie.
Le 28, les députés observent une minute de silence en hommage à Thomas. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti accuse le Rassemblement national (RN) de vouloir opposer « la France rurale et tranquille, catholique et blanche, à la France des cités, la France des Mohammed, des Mouloud et des Rachid ». Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin envisage quant à lui de dissoudre le groupuscule d’ultradroite Division Martel à laquelle une partie des assaillants appartiennent.
Le 1er décembre, quelque deux cents personnes se rassemblent à Paris à l’appel du groupuscule d’ultradroite les Natifs, après la suspension par le tribunal administratif d’un arrêté préfectoral qui interdisait la manifestation.
