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1er-10 décembre 2000

Côte d'Ivoire. Victoire du parti du président Laurent Gbagbo aux élections législatives

Le 1er, la Cour suprême, dont les membres ont tous été nommés par l'ancien général putschiste Robert Gueï, rejette la candidature aux élections législatives d'Alassane Ouattara, qui ne peut prétendre, selon elle, à la nationalité ivoirienne. Ancien Premier ministre et chef du Rassemblement des républicains (R.D.R.), celui-ci avait déjà été écarté de l'élection présidentielle d'octobre sous le même motif. Alassane Ouattara avait alors contesté la légitimité de l'élection de Laurent Gbagbo, et des heurts avaient opposé ses partisans aux forces de l'ordre, avant de dégénérer en violences ethniques. Le R.D.R. annonce qu'il se retire du Comité de médiation pour la réconciliation nationale mis en place par le président Gbagbo, et qu'il ne participera pas aux législatives. Il appelle ses partisans à une « marche nationale de protestation », le 4, en direction d'Abidjan, marche qui est interdite par les autorités. L'Union européenne annonce le gel de son aide financière et, comme les Nations unies, suspend l'envoi d'observateurs électoraux.

Le 4, en dépit de la tentative du gouvernement et du R.D.R. de trouver un accord en vue d'éviter tout débordement, des dizaines de milliers de partisans d'Alassane Ouattara affrontent les forces de l'ordre à Abidjan. Le président Gbagbo instaure l'état d'urgence. Le bilan officiel des violences, qui se poursuivent le lendemain, s'élève à une vingtaine de morts.

Le 10, après l'échec des négociations en vue de repousser la date du scrutin, les élections législatives se déroulent sans incident majeur. Le Front populaire ivoirien du président Gbagbo remporte 96 sièges sur 225 ; le Parti démocratique de Côte-d'Ivoire, 77 ; 27 sièges, dans le nord du pays, restent vacants jusqu'à la normalisation de la situation dans la région. Le reste des sièges se répartit entre les indépendants et de petites formations. Le R.D.R., qui boycottait le scrutin, réclame de nouvelles élections. Le taux de participation est de 33 p. 100 seulement.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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