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1er-12 août 2007

Libye - France. Révélation sur les conditions de la libération des infirmières bulgares

Le 1er, Seif al-Islam Kadhafi, fils du numéro un libyen, le colonel Muammar Kadhafi, révèle dans un entretien au quotidien Le Monde que, en juillet, deux éléments auraient été déterminants pour le succès des négociations sur la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien. Il s'agirait, d'une part, d'un important contrat d'armement conclu avec la France à cette occasion et, d'autre part, de l'engagement du processus judiciaire qui pourrait aboutir à la libération d'un Libyen condamné à la prison à vie, au Royaume-Uni, pour son rôle dans l'attentat contre le Boeing de la PanAm au-dessus de Lockerbie en décembre 1988 (270 morts). Il qualifie ces négociations d'« histoire compliquée. [...] Avec beaucoup de joueurs ».

Le 2, le président français Nicolas Sarkozy, pressé de s'expliquer par l'opposition, affirme que Paris n'a accordé aucune contrepartie pour la libération des personnels médicaux détenus en Libye. De son côté, le gouvernement britannique dément tout lien entre ces libérations et le processus judiciaire en cours en Écosse concernant le Libyen emprisonné.

Le 2 également, les autorités libyennes confirment l'existence de deux contrats d'armement avec le groupe aéronautique et de défense européen E.A.D.S., dont l'État français est actionnaire, l'un portant sur des missiles antichars Milan, l'autre sur un système Tetra de communication radio. E.A.D.S., tout en confirmant l'information de son côté, déclare que la négociation de ces contrats s'est étalée sur plusieurs mois.

Le 3, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, accepte, « en accord avec l'Élysée et Matignon », la création d'une commission d'enquête parlementaire, réclamée par le Parti socialiste, sur le développement récent des relations entre la France et la Libye.

Le 4, Seif al-Islam Kadhafi revient sur ses déclarations en affirmant que les contrats d'armement n'étaient pas une contrepartie à la libération des infirmières et du médecin.

Le 6, il reconnaît que l'affaire des infirmières bulgares a été un « chantage », qu'il compare à celui que les Européens auraient, selon lui, auparavant exercé sur la Libye.

Le 8, il admet que les prisonniers ont été « torturés » durant leur détention.

Le 12 est publiée une lettre du colonel Kadhafi qui dénonce les « fausses rumeurs » colportées par son fils.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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