1er-13 mars 2023
Canada. Débats sur l’ingérence chinoise sur le territoire
Le 1er, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre des communes adopte une motion déposée par l’ensemble des partis d’opposition, qui réclame le lancement d’une enquête parlementaire sur l’ingérence étrangère – en l’occurrence chinoise – dans les élections fédérales, dont la presse s’est fait l’écho en février. Un rapport publié la veille, établi à la demande du bureau du Conseil privé, avait conclu à l’absence d’ingérence étrangère dans les élections de septembre 2021. L’opposition met en cause la légitimité de son rédacteur, l’ancien ministre Morris Rosenberg, qui avait dirigé la Fondation Pierre Elliott Trudeau – du nom de l’ancien Premier ministre, père de l’actuel.
Le 6, le Premier ministre Justin Trudeau annonce la nomination d’un « rapporteur spécial indépendant » chargé de déterminer s’il est nécessaire de déclencher une enquête publique sur les soupçons d’ingérence étrangère dans les élections d’octobre 2019 et septembre 2021.
Le 9, Justin Trudeau se dit « énormément » préoccupé par la présence présumée de « postes de police » chinois sur le territoire, dont les autorités connaissent l’existence depuis « bien des mois ». Pékin affirme qu’il s’agit de bureaux chargés d’apporter de l’aide aux Chinois à l’étranger. La gendarmerie royale du Canada (GRC) indique que des Canadiens d’origine chinoise peuvent être par ce biais victimes d’intimidations, et confirme l’ouverture d’enquêtes à ce sujet. En septembre 2022, l’ONG espagnole de défense des droits humains Safeguard Defenders avait publié une enquête qui révélait l’existence de cinquante-quatre postes de police similaires dans le monde. L’opposition établit un lien entre ces postes de police et les soupçons d’ingérence électorale.
Le 13, le ministère québécois de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration annonce le retrait de son soutien financier au Centre sino-Québec de la Rive-Sud, situé à Brossard, et au Service pour la famille chinoise du Grand Montréal, qui sont soupçonnés par la GRC d’abriter des « postes de police » de l’État chinois.