1er-14 août 2005
Iran. Reprise des activités de transformation de l'uranium
Le 1er, Téhéran informe l'Agence internationale de l'énergie atomique (A.I.E.A.) de la reprise, annoncée la veille, des activités de l'usine de conversion de l'uranium, située à Ispahan. Téhéran est soupçonné de projeter une utilisation du nucléaire à des fins militaires. En novembre 2004, l'Iran, qui dément ces accusations, avait conclu avec la « troïka » européenne – Allemagne, France et Royaume-Uni – un accord prévoyant la suspension provisoire de ses activités nucléaires en échange de promesses de coopération avec l'Union européenne. Bruxelles avait promis de formuler ses propositions avant le 7 août, alors que Téhéran avait fixé le 1er comme date butoir.
Le 3, le président Mahmoud Ahmadinejad, élu en juin, prend ses fonctions. Dans un discours, le Guide de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, demande au futur gouvernement de ne pas « sacrifier les droits de la nation ».
Le 5, l'Union européenne remet ses propositions de coopération au gouvernement de Téhéran. Elle reconnaît « le droit de l'Iran à développer un programme nucléaire civil [...] en conformité avec ses obligations internationales » résultant de la signature du traité de non-prolifération nucléaire. Elle se dit prête à aider l'Iran à développer un tel programme et lui garantit l'« accès au marché des technologies nucléaires civiles » ainsi qu'« un accès continu au combustible destiné aux réacteurs à eau légère ». En contrepartie, l'Iran doit s'engager à « ne pas se livrer à d'autres activités que la construction et la mise en fonction de réacteurs d'énergie et de recherche à eau légère ». Ces propositions tendent à rendre inutiles les activités – sensibles – de conversion puis d'enrichissement de l'uranium auxquelles l'Iran, de son côté, ne veut pas renoncer. L'Union s'engage en outre à mettre en place des coopérations d'ordre énergétique, commercial, technologique, scientifique et sécuritaire avec l'Iran, qu'elle assure de son soutien politique en vue de son adhésion à l'O.M.C.
Le 6, Téhéran juge « inacceptables » les propositions européennes.
Le 8, l'activité de conversion de l'uranium reprend à l'usine d'Ispahan.
Le 11, le conseil des gouverneurs de l'A.I.E.A., en réunion extraordinaire, adopte à l'unanimité la résolution présentée par la troïka européenne, qui enjoint l'Iran de suspendre à nouveau ses activités nucléaires sensibles sans toutefois recommander la saisine du Conseil de sécurité de l'O.N.U. habilité à décider de sanctions.
Le 14, alors que le président Ahmadinejad présente son nouveau gouvernement composé essentiellement d'ultraconservateurs, l'Iran propose la reprise des négociations avec l'Union européenne, précisant que celles-ci doivent désormais ne porter que sur les activités de l'usine d'enrichissement de Natanz, et non plus sur celles de l'usine de conversion d'Ispahan.