1er-15 mars 2015
Mali. Rejet de l’accord de paix par la coordination de Kidal et attentat à Bamako
Le 1er, le gouvernement et les groupes armés du nord du pays qui lui sont fidèles paraphent, à Alger, l’accord de paix élaboré au terme d’une médiation internationale conduite par l’Algérie pendant huit mois. La Coordination des mouvements de l’Azawad (C.M.A.) rassemblant les groupes fédéralistes ou autonomistes du nord du pays, dont les propositions n’ont pas toutes été retenues, demande un délai de réflexion. Le C.M.A. inclut notamment le Mouvement national de libération de l’Azawad (M.N.L.A.) basé à Kidal.
Le 6, un commando armé attaque un bar de Bamako fréquenté par les Occidentaux, faisant cinq morts, dont un Français et un Belge. Il s’agit de la première action de ce type perpétrée dans la capitale. Elle est revendiquée par Al-Mourabitoune, le groupe djihadiste dissident d’Al-Qaida au Maghreb islamique dirigé par Mokhtar Belmokhtar dont les troupes ont été décimées par les forces françaises présentes dans le pays. Al-Mourabitoune affirme vouloir « venger notre prophète de l’Occident mécréant qui l’a insulté et moqué » ainsi que la mort d’Ahmed al-Tilemsi, cofondateur du mouvement tué en décembre 2014 dans le nord du pays.
Le 15, le C.M.A. estime que l’accord de paix présenté à Alger doit encore être « amélioré ». Le M.N.L.A. revendique la « reconnaissance de l’Azawad comme entité politique, juridique et administrative » et refuse le retour de l’armée dans le nord du pays, estimant que la sécurité doit y être assurée par les populations locales.