1er-16 février 2011
Jordanie. Montée de la contestation
Le 1er, le roi Abdallah II nomme Maarouf Bakhit, son ancien conseiller militaire, au poste de Premier ministre en remplacement de Samir al-Rifai dont le départ était réclamé par les manifestants qui protestent depuis trois semaines contre la hausse des prix et le chômage. La contestation est menée par le Front d'action islamique, branche politique des Frères musulmans. Le roi charge Maarouf Bakhit d’entreprendre « des réformes politiques réelles [...] en faveur de la démocratie ». Le souverain était déjà intervenu pour annuler les augmentations de prix de certains produits de consommation courante.
Le 5, une lettre ouverte, signée par les représentants des grandes tribus bédouines, soutiens traditionnels de la monarchie, demande au roi d'ordonner « la récupération des terres et fermes enregistrées au nom de la famille Yasmine [famille de la reine Rania], alors qu'elles sont la propriété du peuple jordanien ». Les signataires menacent le pouvoir de connaître le même sort que les dirigeants tunisien et égyptien qui ont été renversés par le peuple.
Le 16, des universitaires et des syndicalistes se réunissent devant le palais royal à Amman pour demander une « limitation des pouvoirs du roi ». Alors que le nouveau gouvernement annonce qu'il lève les restrictions imposées aux rassemblements publics, ceux-ci deviennent quotidiens.