1er-16 mai 1997
Royaume-Uni. Victoire travailliste aux élections législatives et nomination de Tony Blair comme Premier ministre
Le 1er, le nouveau Parti travailliste de Tony Blair remporte les élections législatives avec 43,20 p. 100 des suffrages (+ 8,8 p. 100) et 419 sièges sur 659 (contre 271 sur 651 pour la Chambre des communes élue en avril 1992). Il met ainsi fin à dix-huit années de pouvoir du Parti conservateur, qui subit un grave revers en n'obtenant que 30,70 p. 100 des voix (— 11,2 p. 100) et 165 sièges (contre 336 sur 651). Le Parti libéral-démocrate de Paddy Ashdown réalise son meilleur résultat avec 46 élus (contre 20) pour 16,8 p. 100 des suffrages (— 1,1 p. 100). En Irlande du Nord, les unionistes remportent 13 sièges – dont 10 pour les modérés de David Trimble –, contre 5 pour les nationalistes (3 pour les modérés de John Hume et 2 pour le Sinn Fein de Gerry Adams, la branche politique de l'I.R.A.). Les nationalistes écossais et gallois obtiennent respectivement 6 et 4 députés ; un siège est détenu par un élu indépendant. Avec 120 élues, les femmes font une entrée massive aux Communes. En dépit de ses succès économiques, le gouvernement de John Major subit les effets de l'usure du pouvoir, et le Parti conservateur ceux de ses divisions internes, notamment sur l'Europe. Le Parti travailliste bénéficie quant à lui de la popularité de son leader et de son recentrage politique.
Le 2, John Major présente sa démission à la reine Élisabeth II, qui nomme Tony Blair Premier ministre. Celui-ci désigne, entre autres, John Prescott au poste de vice-Premier ministre, Gordon Brown comme chancelier de l'Échiquier et Robin Cook comme secrétaire au Foreign Office.
Le 5, lors d'une réunion de travail de la Conférence intergouvernementale, le nouveau secrétaire d'État chargé des questions européennes, Douglas Henderson, annonce un « nouveau départ » dans les relations entre la Grande-Bretagne et le reste de l'Union européenne, ainsi que la prochaine ratification par son gouvernement de la Charte sociale annexée au traité de Maastricht et adoptée par les quatorze autres partenaires de l'Union. Mais il maintient aussi nombre de réserves énoncées par le gouvernement précédent au sujet de l'adhésion à court terme du Royaume-Uni à la monnaie unique et de l'évolution des institutions européennes.
Le 6, Gordon Brown décide d'accorder une indépendance partielle à la Banque d'Angleterre et adopte des mesures qui illustrent une poursuite de la politique de la « livre forte ».
Le 7, les députés réélisent la travailliste Betty Boothroyd au poste de speaker de la Chambre.
Le 14, la reine prononce le traditionnel discours de présentation du programme de son gouvernement. Sont notamment annoncés les réformes des systèmes d'éducation et de santé, le renforcement de la lutte contre la délinquance, l'organisation de référendums sur la création de Parlements en Écosse et au pays de Galles ainsi que sur l'élection d'un maire à Londres, et l'élaboration d'une déclaration des droits de l'homme.
Le 16, en visite en Irlande du Nord, Tony Blair envisage la possibilité de contacts entre le Sinn Fein et des représentants officiels avant l'annonce par celui-ci d'un cessez-le-feu, mais maintient l'exigence de ce préalable avant toute participation du parti nationaliste aux pourparlers de paix.