1er-17 juillet 1996
France. Attentat aveugle et visite du Premier ministre en Corse
Le 1er, l'explosion d'une voiture piégée, à Bastia, cause la mort d'un militant d'A Cuncolta naziunalista, vitrine légale du F.L.N.C.-Canal historique, Pierre-Louis Lorenzi, et blesse grièvement un secrétaire national de l'organisation, Charles Pieri. C'est la première fois depuis le début des violences nationalistes qu'un attentat aveugle est commis dans l'île.
Le 2, le Mouvement pour l'autodétermination (M.P.A.), branche politique du F.L.N.C.-Canal habituel, formation rivale d'A Cuncolta, condamne l'attentat.
Le 12, au lendemain de la visite en Corse du ministre de l'Intérieur Jean-Louis Debré, venu annoncer un renforcement de la répression policière dans l'île, le tribunal correctionnel d'Ajaccio condamne deux militants nationalistes – un membre de l'Accolta naziunale corsa et un militant du M.P.A. – à des peines de prison ferme pour port d'armes illégal.
Le 16, un membre d'A Cuncolta est également condamné pour le même motif.
Le 17, le Premier ministre Alain Juppé entame une visite de deux jours en Corse. Devant l'Assemblée territoriale, il annonce la création dans l'île d'une zone franche pour une durée de cinq ans. Les diverses aides allouées par l'État durant cette période doivent s'élever à quelque 700 millions de francs. Elles s'ajouteront au 1,8 milliard de francs de fonds structurels qui sera accordé à la Corse par l'Union européenne pour la période 1994-1999. Par ailleurs, Alain Juppé, qui continue à prôner la fermeté et le dialogue, exclut toute remise en cause du statut institutionnel de la Corse, ce qui constitue une fin de non-recevoir à de nombreuses revendications nationalistes.