1er-17 juillet 1999
Yougoslavie. Manifestations en faveur du départ du président Slobodan Milošević
Le 1er, le Premier ministre fédéral, Momir Bulatović propose aux chefs des partis parlementaires – dont le Parti radical de Vojislav Seselj (S.R.S., ultranationaliste) et le Mouvement serbe du renouveau de Vuk Drasković (S.P.O., droite nationaliste) – de participer au gouvernement yougoslave. Le Parti démocratique des socialistes (D.P.S.) du président monténégrin Milo Djukanović, adversaire du président Slobodan Milošević, boycotte la réunion.
Le 2, à Novi Sad, chef-lieu de la province de Voïvodine contrôlé par l'opposition, 15 000 manifestants réunis à l'appel de l'Alliance pour le changement (S.Z.P.), qui regroupe des partis d'opposition non parlementaires, réclament le départ du président Milošević. La S.Z.P. organisera de nouveaux rassemblements, le 6 à Uzice et le 8 à Prokuplje, dans le sud de la Serbie.
Le 4, le chef du Parti démocrate (D.S., opposition libérale), Zoran Djindjić, qui était réfugié au Monténégro depuis mai, rentre à Belgrade où il est poursuivi pour insoumission.
Le 5, 20 000 habitants de Lescovac, dans le sud de la Serbie, jusque-là fief du Parti socialiste au pouvoir, répondent à l'appel à manifester contre le gouverneur local lancé clandestinement à la télévision par un obscur technicien. De nombreux réservistes de l'armée soutiennent la manifestation.
Le 6, les élus municipaux de Novi Sad réclament la démission de Slobodan Milošević. Cette initiative sera relayée à travers le pays.
Le 13, Vuk Drasković appelle à son tour les Serbes à réclamer le départ du président Milošević.
Le 17, le S.P.O. réunit 15 000 manifestants à Kragujevac, dans le centre de la Serbie. Vuk Drasković propose la constitution d'un gouvernement fédéral provisoire chargé d'appliquer un « programme de sauvetage national », d'obtenir la levée des sanctions internationales et d'organiser des élections. Les manifestations de l'opposition deviennent quotidiennes, mais celle-ci reste divisée.