1er-17 mai 2012
France. Élection de François Hollande à la présidence de la République et nomination de Jean-Marc Ayrault au poste de Premier ministre
Le 1er, les traditionnels défilés organisés par les syndicats dans les grandes villes du pays sont très suivis. Ces manifestations s'inscrivent dans le contexte de l'élection présidentielle. Elles sont également une réponse au rassemblement de dizaines de milliers de partisans de Nicolas Sarkozy au Trocadéro, à Paris, appelés par le président-candidat à défendre le « vrai travail ». De son côté, la candidate du Front national éliminée au premier tour de la présidentielle en avril, Marine Le Pen, célèbre Jeanne d'Arc sur la place de l'Opéra, à Paris, et déclare qu'elle votera blanc au second tour.
Le 2, un débat télévisé oppose Nicolas Sarkozy à François Hollande. L'émission ne remet pas en cause la position de favori occupée par le candidat socialiste dans les sondages depuis le début de la campagne présidentielle.
Le 3, le président du MoDem François Bayrou, arrivé en cinquième position au premier tour, dénonce la « course-poursuite à l'extrême droite » de Nicolas Sarkozy et annonce que, personnellement, il votera pour François Hollande au second tour, sans toutefois donner de consigne de vote à ses partisans et tout en n'adhérant pas au programme économique socialiste.
Le 6, François Hollande remporte le second tour de l'élection présidentielle avec 51,62 p. 100 des suffrages, contre 48,38 p. 100 pour Nicolas Sarkozy. Le taux de participation est de 80,35 p. 100. François Hollande est le deuxième candidat socialiste élu président sous la Ve République, après François Mitterrand (1981-1995). Il annonce sa volonté de « rassembler et d'associer chaque citoyen à l'action commune pour relever les défis qui nous attendent, et [qui] sont nombreux, et [qui] sont lourds. » De son côté, Nicolas Sarkozy déclare à ses partisans: « Vous pourrez compter sur moi pour défendre, [nos] idées, [nos] convictions, mais ma place ne pourra plus être la même après trente-cinq ans de mandat politique. » Marine Le Pen réaffirme quant à elle son ambition de constituer « la véritable opposition » à la gauche.
Le 8, Nicolas Sarkozy invite François Hollande à se joindre à lui pour les cérémonies de commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le 15 a lieu la passation des pouvoirs, à l'Élysée, entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, investi à la tête de l'État. « Je fixerai les priorités, mais je ne déciderai pas de tout ni à la place de tous, déclare ce dernier. [...] Le pouvoir d'État sera exercé avec dignité, mais avec simplicité. » Le chef de l'État nomme au poste de Premier ministre Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et maire de Nantes.
Le 16, Jean-Marc Ayrault annonce la composition de son gouvernement, qui compte trente-quatre ministres, dont dix-sept femmes. Sont nommés ministres: Laurent Fabius (P.S.) aux Affaires étrangères, Vincent Peillon (P.S.) à l'Éducation nationale, Christiane Taubira (Parti radical de gauche, P.R.G.) à la Justice, Pierre Moscovici (P.S.) à l'Économie, aux Finances et au Commerce extérieur, Marisol Touraine (P.S.) aux Affaires sociales et à la Santé, Cécile Duflot (Europe Écologie-Les Verts) à l'Égalité des territoires et au Logement, Manuel Valls (P.S.) à l'Intérieur, Nicole Bricq (P.S.) à l'Écologie, au Développement durable et à l'Énergie, Arnaud Montebourg (P.S.) au Redressement productif, Michel Sapin (P.S.) au Travail, à l'Emploi, à la Formation professionnelle et au Dialogue social, Jean-Yves Le Drian (P.S.) à la Défense, Aurélie Filippetti (P.S.) à la Culture et à la Communication, Geneviève Fioraso (P.S.) à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem (P.S.) aux Droits des femmes – elle est aussi nommée porte-parole du gouvernement –, Stéphane Le Foll (P.S.) à l'Agriculture, à l'Agroalimentaire et à la Forêt, Marylise Lebranchu (P.S.) à la Réforme de l'État, à la Décentralisation et à la Fonction publique, Victorin Lurel (P.S.) à l'Outre-Mer, Sylvia Pinel (P.R.G.) à l'Artisanat, au Commerce et au Tourisme, et Valérie Fourneyron (P.S.) aux Sports, à la Jeunesse, à l'Éducation populaire et à la Vie associative. Martine Aubry avait précédemment fait savoir que, n'ayant pas été nommée à Matignon, sa présence au gouvernement « n'aurait pas de sens ».
Le 17 se tient le premier Conseil des ministres. Le gouvernement adopte un décret qui prévoit la réduction de 30 p. 100 du traitement des ministres. Ceux-ci signent une charte de déontologie qui les engage, notamment, à « prévenir tout soupçon d'intérêt privé ».