1er-18 avril 2001
Chine - États-Unis. Incident diplomatique à la suite d'une collision aérienne
Le 1er, un avion américain de surveillance électronique E.P.-3 doit atterrir d'urgence sur l'aéroport de Lingshui, sur l'île de Hainan, dans le sud-est de la Chine, à la suite d'une collision avec un chasseur chinois dont le pilote est porté disparu.
Le 2, le président Bush proteste contre le maintien au secret des vingt-quatre membres de l'équipage et exige que l'appareil ne soit « ni endommagé ni visité ».
Le 3, le président Jiang Zemin rejette sur les États-Unis l'« entière responsabilité » de l'accident aérien. Il estime que l'avion américain a « violé la loi et les pratiques internationales » en se posant à Hainan « sans autorisation ». Des diplomates américains rencontrent l'équipage de l'E.P.-3.
Le 4, le secrétaire d'État américain, Colin Powell, exprime les « regrets » américains pour la disparition du pilote chinois, en réponse aux demandes d'« excuses » officielles formulées par Pékin.
Le 5, les autorités chinoises prennent acte de ce geste qui constitue à leurs yeux « un pas dans la bonne direction ». Elles réitèrent toutefois leur exigence que Washington reconnaisse sa « responsabilité » dans la collision aérienne.
Le 5 également, le président Bush exprime personnellement ses « regrets », mais ne formule toujours pas d'« excuses » officielles.
Le 6, une délégation américaine rencontre à nouveau les vingt-quatre Américains retenus.
Le 9, les relations, qui semblaient s'être décrispées les jours précédents, se tendent à nouveau entre Pékin et Washington, malgré l'envoi par le président Bush d'une lettre personnelle à la femme du pilote disparu.
Le 12, Pékin libère les vingt-quatre membres de l'équipage de l'E.P.-3 qui regagnent leur pays. Ce geste fait suite à la transmission d'un message aux autorités chinoises, la veille, dans lequel le président Bush et son secrétaire d'État se disent « vraiment désolés » de la disparition du pilote chinois et de la pénétration de l'avion américain dans l'espace aérien chinois en vue de se poser d'urgence. Le président Jiang Zemin évoque un geste d'« humanisme » de la part de Pékin et affirme que « l'incident n'est pas complètement terminé ». La Chine souhaite que soit évoquée la question de la surveillance américaine des côtes chinoises. Dès le retour de l'équipage, le président Bush durcit le ton en mettant sévèrement en garde la Chine contre une attitude qui est « en contradiction avec le type de relations que nos deux pays disent souhaiter ».
Le 13, le secrétaire d'État américain à la Défense, Donald Rumsfeld, met ouvertement en cause le pilote chinois dans la collision avec l'E.P.-3.
Le 18, la réunion sino-américaine organisée à Pékin et destinée à évoquer l'affaire de l'E.P.-3 n'aboutit à aucun résultat concret, mais illustre la volonté des deux pays de ne pas envenimer leurs relations, notamment économiques.