1er-18 octobre 1991
Yougoslavie - Croatie - Slovénie. Poursuite de la guerre civile en dépit des efforts de paix de la C.E.E
Le 1er, l'armée fédérale, qui soutient les séparatistes serbes dans leur combat contre les forces croates, menace, si celles-ci continuent à attaquer les établissements militaires fédéraux de Croatie, de détruire des installations civiles « vitales » en Croatie. Le même jour, des bombardements ont lieu sur la côte dalmate, près de Dubrovnik et à Zadar, tandis que de violents combats se poursuivent dans plusieurs autres régions croates, en particulier à Vukovar, en Slavonie.
Le 3, l'armée yougoslave décrète un nouveau blocus de sept ports de la côte adriatique, dont Sibenik, Split, Zadar et Dubrovnik, où les combats continuent. Profitant du boycottage par les représentants croates, slovènes, bosniaques et macédoniens de la réunion de la présidence collégiale fédérale, le bloc serbe (Serbie, Monténégro, Kosovo et Voïvodine), opposé à la transformation du pays en une alliance souple de républiques souveraines, s'arroge, à la faveur d'un coup de force, une partie des pouvoirs du Parlement fédéral et décrète la « mobilisation partielle » en Yougoslavie.
Le 8, alors que la Croatie et la Slovénie confirment, au terme du moratoire de trois mois accepté le 7 juillet à Brioni, leur accession à l'indépendance, un nouvel accord de cessez-le-feu est conclu entre les Croates et l'armée fédérale ; depuis leur début, en juin, les hostilités auraient déjà fait plus de mille morts du côté croate. Une trêve fragile s'instaure pendant quelques jours.
Le 18, à la conférence de La Haye, les Européens obtiennent un dixième accord de cessez-le-feu, ainsi que le consentement de cinq républiques sur six sur une proposition de remodelage de la fédération. Celle-ci se transformerait en une « association souple de républiques souveraines et indépendantes ». Mais la Serbie refuse cette proposition, et ce cessez-le-feu n'est pas plus respecté que les précédents : les combats vont s'intensifier dans toute la Croatie. À Dubrovnik, assiégée depuis le 1er et régulièrement bombardée, les troupes fédérales se rapprochent du centre historique de la cité médiévale.