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1er-19 février 1990

Roumanie. Contestation du nouveau pouvoir par la rue

Le 1er, cédant à la pression des manifestations organisées par l'opposition à la fin de janvier, le Conseil de Front de salut national (C.F.S.N.) signe avec les représentants de vingt-neuf partis politiques un accord créant un Conseil provisoire d'union nationale (C.P.U.N.), qui devient l'organe exécutif et législatif chargé de conduire la politique du pays jusqu'aux élections, prévues pour le 20 mai.

Le 2, Emil Bobu, bras droit de Nicolae Ceauşescu, Ion Dinca, ancien vice-Premier ministre, Tudor Postelnicu, ancien ministre de l'Intérieur, et Manea Mănescu, ancien vice-président, sont condamnés à la prison à vie par le tribunal militaire de Bucarest.

Le 9, le C.P.U.N. tient sa première réunion à Bucarest. Composé de deux cent cinquante-trois membres, il comprend cent cinq représentants des divers partis politiques et autant de membres du Front de salut national (F.S.N.), le reste des sièges revenant aux minorités nationales. Ion Iliescu, ancien président du C.F.S.N., est confirmé, le 13, à la tête du C.P.U.N.

Le 16, à la suite de plusieurs jours d'agitation au sein de l'armée, dont les officiers et sous-officiers contestent publiquement le maintient en place d'anciens responsables communistes, le général Nicolae Militaru, ministre de la Défense, est contraint de démissionner. En un mois, c'est le quatrième ministre à devoir ainsi abandonner son portefeuille, et le sixième membre important du F.S.N. acculé à la démission.

Le 18, la confusion atteint son comble lorsque quelques milliers de manifestants prennent d'assaut l'immeuble du gouvernement et le saccagent. L'émeute n'est réprimée que grâce à l'intervention, tardive, de l'armée. Le lendemain, une contre-manifestation de soutien au C.P.U.N. rassemble plusieurs milliers de mineurs dans la capitale.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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