1er-2 mai 1998
Union européenne. Lancement de l'euro au sommet de Bruxelles
Les 1er et 2, le sommet de Bruxelles lance officiellement la monnaie unique européenne. Le 1er, le Conseil des ministres de l'Économie et des Finances (Ecofin) entérine la liste des onze pays autorisés à adopter l'euro le 1er janvier 1999 – Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal. N'y figurent pas la Grèce, qui ne répond pas aux critères de Maastricht, ni le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark, ces derniers par choix. Le Conseil Ecofin adopte également une « déclaration de stabilité » qui affirme que l'assainissement des finances publiques et la rigueur budgétaire sont les conditions de la croissance et de l'emploi et qui impose aux participants à la monnaie unique le maintien, dans l'avenir, des objectifs chiffrés atteints pour accéder à l'Union monétaire. Le 2, le Parlement européen avalise les décisions du Conseil Ecofin par 467 voix pour, 65 contre et 24 abstentions. Puis les quinze chefs d'État et de gouvernement, réunis en conseil extraordinaire, désignent le président de la Banque centrale européenne dont le siège sera à Francfort. Ce choix oppose les partisans – majoritaires – du Néerlandais Wim Duisenberg – déjà président de l'Institut monétaire européen et favori de Hans Tietmeyer, gouverneur de la Bundesbank – et Paris qui propose la candidature de Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France. Les Quinze décident de nommer Wim Duisenberg tout en élaborant un compromis : le Néerlandais fait savoir que, en raison de son âge, il n'ira pas au terme de son mandat. En 2002, le candidat de la France doit le remplacer. Ce compromis est vivement critiqué dans l'Union, notamment en Allemagne. Le sommet de Bruxelles s'achève avec la réunion du Conseil Ecofin qui décide de fixer la parité entre les monnaies au sein de l'euro à partir de leurs cours « pivots » au sein du système monétaire européen, cours qui peuvent encore évoluer jusqu'à janvier 1999.
