1er-20 février 2004
Iran. Victoire des conservateurs et forte abstention aux élections législatives
Le 1er, cent vingt-quatre députés réformateurs démissionnent pour protester contre l'invalidation, en janvier, par le Conseil des gardiens de la Constitution, de centaines de candidats réformateurs aux élections législatives. Ils annoncent qu'ils ne prendront pas part au scrutin et appellent leurs partisans à l'abstention.
Le 3, le guide de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, rejette la demande de report du scrutin présentée par le président réformateur Mohamad Khatami.
Le 6, le président Khatami et le président du Parlement, Mehdi Karoubi, se plient aux conditions posées par les conservateurs pour la tenue des élections législatives.
Le 16, le président Khatami appelle les électeurs à voter « contre » les candidats conservateurs, faute de pouvoir voter en faveur des réformateurs. Le principal parti réformateur, le Front de la participation, ainsi que le principal syndicat étudiant appellent au boycottage du scrutin.
Le 17, environ soixante-dix députés réformateurs sortants posent, dans une lettre ouverte au guide Ali Khamenei, la question de son impuissance à se faire entendre du Conseil des gardiens de la Constitution, voire de son double langage. Le guide avait, en vain, demandé au Conseil de réexaminer sa décision d'invalider des centaines de candidats.
Le 20, les conservateurs remportent le premier tour des élections législatives. Le taux de participation est très faible : 50,6 p. 100. À l'issue du second tour, le 7 mai, ils obtiendront, avec environ 195 sièges sur 290, la majorité absolue au Parlement, alors qu'elle était détenue par les réformateurs depuis février 2000. Ceux-ci n'ont plus qu'une cinquantaine d'élus.