1er-20 janvier 1997
Israël - Autorité palestinienne. Accord israélo-palestinien sur Hébron
Le 1er, alors que les négociations relatives à l'évacuation d'Hébron par l'armée israélienne sont sur le point d'aboutir, un soldat de Tsahal, extrémiste religieux, ouvre le feu sur le marché de la ville, blessant six Palestiniens. En février 1994, un colon juif avait tué vingt-neuf Palestiniens dans le Caveau des Patriarches situé dans cette ville. Les pourparlers sur le redéploiement militaire concernant la dernière grande ville de Cisjordanie encore occupée par l'armée israélienne – initialement prévu pour mars 1996 – butent sur le refus du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou d'accéder à l'exigence de Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, qui souhaite lier cette étape à des engagements précis concernant les autres retraits territoriaux israéliens prévus par les accords de Washington de septembre 1995. Benyamin Nétanyahou, au contraire, veut différer de vingt mois la restitution aux Palestiniens des zones rurales de Cisjordanie qui, selon les accords de paix, aurait dû débuter en septembre 1996 et devrait s'achever en septembre 1997. À l'issue de ces retraits, les Palestiniens devraient contrôler environ 85 p. 100 du territoire cisjordanien.
Le 10, reçu à Paris par le président Chirac, Yasser Arafat accuse Benyamin Nétanyahou de « saboter » le processus de paix, juge « partial » le médiateur américain Dennis Ross et appelle l'Europe à s'impliquer davantage dans le règlement du dossier.
Le 12, les entretiens – entrepris sur l'initiative des États-Unis – du roi Hussein de Jordanie avec Yasser Arafat, à Gaza, et avec Benyamin Nétanyahou, à Tel-Aviv, permettent d'aboutir à un compromis sur un report de dix mois seulement de l'application de la suite des accords de Washington.
Le 15, à Erez, point de passage entre Israël et la bande de Gaza, Benyamin Nétanyahou et Yasser Arafat concluent, en présence de Dennis Ross, un accord sur le retrait partiel de l'armée israélienne d'Hébron. Il s'agit de la première avancée concrète du processus de paix depuis l'élection de Benyamin Nétanyahou, en mai 1996. Le document prévoit également l'évacuation des zones rurales de Cisjordanie en trois étapes qui doivent s'échelonner de mars 1997 à août 1998. Il garantit aussi la poursuite des pourparlers sur le statut définitif des territoires palestiniens. L'accord énonce encore les points qui restent à négocier, comme la liberté de circulation entre la Cisjordanie et Gaza, la libération des prisonniers palestiniens ou la mise en service de l'aéroport et du port de Gaza. Les Palestiniens s'engagent enfin à rédiger une nouvelle charte de l'O.L.P. reconnaissant le droit à l'existence d'Israël, et à renforcer leur coopération avec l'État hébreu en matière de sécurité. Les colons condamnent massivement l'accord.
Le 16, l'accord est approuvé par le Conseil des ministres israélien, par onze voix contre sept, ainsi que par le bureau politique de l'O.L.P. étendu aux membres du gouvernement de l'Autonomie palestinienne. L'accord est également ratifié par la Knesset grâce aux voix de l'opposition de gauche et arabe.
Le 17, l'armée israélienne effectue son redéploiement à Hébron. Elle continue toutefois à assurer la sécurité des quelque quatre cents colons juifs – sur cent quarante mille habitants – installés dans la ville des Patriarches.
Le 18, Benyamin Nétanyahou réaffirme, dans un entretien avec la presse, que la souveraineté d'Israël sur Jérusalem et sur le plateau du Golan n'est pas négociable.
Le 20, le gouvernement accorde à une colonie juive de la vallée du Jourdain l'autorisation de s'agrandir et à des entreprises israéliennes le droit d'exploiter une carrière de pierre près de Tulkarem, ville autonome du nord de la Cisjordanie.