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1er-20 novembre 1989

République démocratique allemande. Nouveau gouvernement et ouverture des frontières

Le 1er, l'annonce, à Berlin-Est, de la réouverture de la frontière entre la R.D.A. et la Tchécoslovaquie provoque une reprise de l'exode, à travers ce pays, vers la R.F.A. Manifestement, le nouveau secrétaire général du Parti communiste est-allemand (S.E.D.), Egon Krenz, n'est pas parvenu à convaincre les Allemands de l'Est de sa volonté de réforme.

Le 4, des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues de Berlin-Est pour réclamer « La démocratie, maintenant ou jamais ! »

Le 6, la traditionnelle manifestation du lundi à Leipzig rassemble des centaines de milliers de personnes réclamant de vivre « sans parti communiste ». Des rassemblements ont également lieu dans d'autres grandes villes du pays : à Dresde, le maire de la ville réclame publiquement la démission du gouvernement. Parallèlement, la fuite massive des Allemands de l'Est vers l'Ouest se poursuit : en deux jours, plus de vingt mille départs ont eu lieu.

Les 7 et 8, coup sur coup, le gouvernement puis la direction du parti démissionnent. Le comité central du S.E.D., réuni à partir du 8, désigne Hans Modrow, soixante et un ans, considéré comme un réformateur, pour remplacer Willi Stoph à la tête du gouvernement, et élit un nouveau bureau politique du parti, composé de onze membres et toujours présidé par Egon Krenz.

Le 9, quarante ans après la création des deux États allemands, la R.D.A. décide l'ouverture de la frontière interallemande : les citoyens de l'Est peuvent désormais se déplacer sans restrictions ni délais. À Berlin, les points de passage sont ouverts à partir de minuit. Au cours des week-ends des 11-12 et 18-19, des centaines de milliers de Berlinois de l'Est franchissent pour la première fois le Mur construit en 1961. Ils découvrent, dans une ambiance où la joie et l'émotion le disputent à l'incrédulité, la vie occidentale à laquelle ils accèdent modestement grâce aux 100 deutsche Mark alloués par les autorités ouest-allemandes à tout visiteur venant de la R.D.A. Helmut Kohl interrompt son voyage en Pologne pour venir saluer l'événement.

Le 10, au terme de la réunion de son comité central, le S.E.D. se prononce en faveur d'élections « libres et secrètes ». Cette promesse, conjuguée avec l'ouverture de la frontière, a pour effet de stopper l'exode massif des Allemands de l'Est, qui commençait à mettre gravement en péril l'économie du pays.

Le 13, le Parlement élit Hans Modrow Premier ministre. Ce dernier annonce aussitôt son intention de constituer un gouvernement de coalition. Malgré tous ces changements, de nouvelles manifestations de masse ont lieu, comme chaque lundi. La revendication principale est désormais l'abandon du rôle dirigeant du Parti communiste.

Le 17, Hans Modrow présente la composition de son cabinet, dont onze des vingt-huit membres n'appartiennent pas au S.E.D. Exposant son programme, il réitère son opposition à la réunification allemande, mais propose à Bonn de négocier un nouveau traité allant « bien au-delà » du traité fondamental de 1972.

Les 18 et 19, environ trois millions d'Allemands de l'Est se rendent à l'Ouest, alors qu'ils avaient été deux millions le week-end des 11 et 12.

Le 20, à Leipzig, le thème de la réunification fait son apparition parmi les mots d'ordre des manifestants du lundi, qui sont à nouveau deux cent mille.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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