1er-21 juin 1981
France. Raz de marée socialiste aux élections législatives
Le 1er s'ouvre officiellement la campagne des élections législatives en vue de renouveler l'Assemblée nationale, dissoute le 22 mai par François Mitterrand.
Du 2 au 4, se déroulent les négociations entre les délégations du Parti socialiste et du Parti communiste, conduites respectivement par Lionel Jospin et Georges Marchals, qui aboutissent, le 4, à une déclaration commune : les deux partis s'entendent pour constituer « une majorité cohérente et durable ». Le désistement réciproque sera la règle entre les deux tours. Ce principe s'appliquera également entre le P.S. d'une part, le P.S.U. et le M.R.G. d'autre part.
Le 8, Pierre Mauroy déclare à Lille qu'il appartiendra au P.C. de faire connaître « la voie qu'il entendra suivre » selon les résultats du scrutin, mais exclut la participation de centristes au gouvernement.
Le 9, à Montélimar, Mitterrand demande au pays de confirmer son choix du 10 mai en lui donnant les moyens de sa politique.
Le 14, le premier tour est marqué à la fois par la forte proposition d'abstentions (10 748 633, soit 29,64 p. 100) et par le succès, sans précédent sous la Ve République, du P.S. qui, avec le M.R.G., recueille 9 432 362 voix (37,51 p. 100), tandis que le P.C.F. subit un net recul (4 065 540 voix, 16,17 p. 100), ainsi que le R.P.R. (5 231 269 voix, 20,80 p. 100) et l'U.D.F. (4 827 437 voix, 19,20 p. 100). 156 sièges sont pourvus : 100 U.N.M. (U.D.F. + R.P.R.), 48 P.S., 7 P.C. et 1 M.R.G. sont élus ou réélus.
Le 17, au Conseil des ministres, le président de la République demande aux Français de lui donner les moyens de son action « sur les bases les plus larges ».
Le 21, le second tour confirme la victoire du P.S. qui obtient avec le M.R.G. et les apparentés la majorité absolue des sièges (285 contre 117 dans la précédente Assemblée). Le P.C.F. ne retrouve que la moitié de ses députés (44 au lieu de 86) tandis que le R.P.R. n'en a que 88 (au lieu de 155) et l'U.D.F. 63 (contre 119). 205 nouveaux élus entrent au Palais-Bourbon.
Tous les ministres du gouvernement Mauroy qui se présentaient sont élus, alors que de nombreuses personnalités de l'U.N.M. sont battues.