1er-22 août 1997
Comores. « Indépendance » d'Anjouan et promesse de négociations
Le 1er, face au mouvement séparatiste qui agite l'île d'Anjouan, le président Mohamed Taki Abdulkarim propose d'accorder une plus large autonomie aux îles de l'archipel et évoque la constitution d'un gouvernement d'unité nationale ainsi que l'instauration d'un système confédéral.
Le 3, Abdallah Ibrahim, chef des séparatistes anjouanais, signe, à Mutsamudu, une déclaration d'indépendance qui demande à la France de « soutenir le projet [sécessionniste] afin d'éviter une nouvelle effusion de sang ». Paris réaffirme son respect de « l'intégrité territoriale de la république fédérale islamique des Comores ». La déclaration évoque le rattachement à la France ou l'indépendance assortie d'un régime d'association. À Anjouan, les forces de l'ordre sont retranchées dans leurs casernes depuis le début des troubles.
Le 5, les séparatistes élisent Abdallah Ibrahim « président ». Ils annoncent des élections avant la fin de l'année.
Le 11, tandis que le médiateur de l'Organisation de l'unité africaine, l'Ivoirien Pierre Yéré, arrive à Anjouan, les séparatistes de l'île de Mohéli occupent les locaux du gouvernorat, désignent à leur tour un « président » – le chef de leur mouvement, Saïd Mohamed Soefou – et revendiquent leur rattachement à la France.
Le 12, alors que Pierre Yéré déclare que l'indépendance est « irréaliste et totalement inacceptable », les séparatistes anjouanais acceptent de négocier l'établissement « de bons rapports avec Moroni », mais non le principe de l'indépendance.
Le 14, les sécessionnistes de Mohéli acceptent également de négocier avec le gouvernement central.
Le 22, le gouvernement se dit prêt à étudier « une réorganisation des institutions » et un meilleur partage des aides financières internationales entre les îles, mais réaffirme que ni l'intégrité territoriale des Comores ni la légitimité du chef de l'État ne sont négociables. Des pourparlers seront annoncés pour septembre, à Addis-Abeba.
