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1er-22 décembre 1990

Libération des otages par l'Irak mais échec du dialogue

Le 1er, l'Irak accepte l'offre de discussion lancée la veille par le président George Bush, tout en affirmant sa volonté d'étendre les « négociations » à l'ensemble des problèmes du Proche-Orient. Mais, une semaine plus tard, la Maison-Blanche estime que la date du 12 janvier 1991, proposée le 8 par l'Irak, pour la venue du secrétaire d'État américain à Bagdad est trop tardive par rapport à l'ultimatum de l'O.N.U. du 29 novembre, fixé au 15 janvier. Washington exige que les deux rencontres aient lieu au plus tard le 3 janvier, mais Bagdad refuse.

Le 4, le gouvernement irakien autorise les ressortissants soviétiques retenus en Irak (ils sont environ 3 300) à quitter le pays. Des difficultés surgissent toutefois au sujet du rapatriement des experts encore sous contrat dans le pays. Elles sont résolues le 18.

Le 6, le président Saddam Hussein demande au Parlement irakien d'autoriser la libération des quelque trois mille étrangers encore retenus en otages, ce qu'il fait dès le lendemain. Les derniers otages américains, parmi lesquels les diplomates encore en poste au Koweït, sont rapatriés le 13. Les derniers diplomates britanniques quittent le Koweït le 16.

Le 8, François Mitterrand décide de renforcer les effectifs du dispositif Daguet, qui doivent passer de six mille deux cents à neuf mille cinq cents hommes avant le 15 janvier 1991.

Le 13, alors que le prix du baril de pétrole est repassé au-dessous de 30 dollars, la conférence de l'O.P.E.P. réunie à Vienne décide de maintenir le dispositif adopté le 29 août, qui autorise chaque pays à produire au maximum de ses capacités pour combler les effets de l'embargo sur le pétrole irakien et koweïtien, en attendant la fin de la crise et le retour à la politique des quotas.

Le 17 est le jour qui avait été prévu pour la visite à Washington de Tarak Aziz, ministre irakien des Affaires étrangères. Mais elle n'a pas lieu en raison du désaccord persistant sur la date de la venue de James Baker à Bagdad. George Bush reçoit les ambassadeurs des vingt-huit pays membres de la coalition anti-irakienne et réaffirme son intransigeance, tandis que Bagdad réitère son refus de toute concession.

Le 19, lors de sa sixième conférence de presse sur la crise du Golfe, François Mitterrand réaffirme que la France « tiendra son rang » en cas de conflit. Mais il déclare à l'adresse des États-Unis, d'une part, que le but de la guerre éventuelle n'est pas de « conquérir l'Irak », ni de « détruire sa puissance militaire » et, d'autre part, qu'il n'est « pas raisonnable » de refuser la tenue d'une conférence internationale sur le conflit israélo-arabe.

Le même jour, alors que l'Assemblée générale de l'O.N.U. condamne à l'unanimité moins une voix – celle de l'Irak – les violations des droits de l'homme au Koweït, Amnesty International publie un rapport accablant sur le comportement des forces d'occupation irakiennes au Koweït.

Le 22, le président Hussein menace de prendre Israël comme cible prioritaire en cas de conflit. Les forces israéliennes sont placées en état d'alerte maximal. De leur côté, les dirigeants américains poursuivent l'escalade verbale afin de contredire les propos du général Waller, commandant adjoint des troupes américaines dans le Golfe, qui avait déclaré, le 19, que celles-ci ne seraient pas prêtes le 15 janvier 1991. Par ailleurs, la décision des autorités saoudiennes d'interdire les concerts que le chanteur Eddy Mitchell devait donner devant les troupes françaises à l'occasion de Noël provoque un différend passager entre Paris et Riyad.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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