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1er-22 mai 1993

Bosnie-Herzégovine. Rejet par les Serbes de Bosnie du plan Vance-Owen et adoption par les Occidentaux d'un « programme commun d'action »

Le 1er et le 2 se tient à Athènes un sommet qui réunit, sous l'égide des médiateurs Cyrus Vance et David Owen, les présidents de la Bosnie, de la Serbie, du Monténégro et de la nouvelle Yougoslavie, ainsi que les chefs des communautés croate et serbe de Bosnie. Le 2, devant la menace d'une intervention militaire occidentale qui se fait de plus en plus concrète, le leader serbe bosniaque Radovan Karadzic signe le plan Vance-Owen qui prévoit le découpage de la Bosnie en dix régions autonomes. Il exige toutefois que celui-ci soit ratifié par le « parlement » de la « république des Serbes de Bosnie » – autoproclamée – qui siège à Pale. Les Croates de Bosnie avaient signé le plan Vance-Owen en janvier dès sa présentation et les Musulmans, en mars.

Le 6, le « parlement » de Pale rejette le plan Vance-Owen qu'il décide de soumettre par référendum à la population serbe bosniaque. Le président serbe Milošević, dont le pays est soumis à des sanctions internationales et qui s'était prononcé en faveur de la ratification du plan de paix par les « députés » de Pale, décrète un embargo économique à l'encontre de ses alliés serbes bosniaques, qui ne sera pas appliqué fermement.

Le 6 également, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 824 qui attribue à cinq villes assiégées de Bosnie – Sarajevo, Tuzla, Zepa, Gorazde et Bihac – le statut de « zone de sécurité » déjà conféré à Srebrenica, le 16 avril. Cette décision, dont les moyens d'application ne sont pas précisés, est essentiellement symbolique.

Les 15 et 16, les Serbes de Bosnie rejettent par référendum le plan Vance-Owen par 96 p. 100 des voix et se prononcent dans la même proportion en faveur de l'indépendance de leur « république ». Le taux de participation est de 92 p. 100. Radovan Karadzic propose l'instauration d'une confédération bosniaque composée de trois États – serbe, musulman et croate –, sans évoquer de restitution de territoires.

Le 22, les ministres des Affaires étrangères américain, français, britannique, espagnol et russe réunis à Washington mettent fin à leur polémique sur la gestion de la crise yougoslave en adoptant un « programme commun d'action ». Celui-ci reprend l'essentiel des propositions européennes, auxquelles les Russes se sont ralliés, et exclut la solution militaire prônée par les États-Unis, qui comprenait la levée de l'embargo sur les armes au profit de la Bosnie et des attaques aériennes d'objectifs serbes en Bosnie. Ces dispositions visent à arrêter les combats, à empêcher l'extension du conflit, à convaincre les Serbes, grâce à la poursuite des sanctions et à la surveillance de la frontière serbo-bosniaque, de négocier un accord de paix conforme au « processus Vance-Owen » et à favoriser la création de six zones de sécurité pour la population bosniaque. Le programme des Occidentaux est accueilli avec satisfaction par Radovan Karadzic et avec amertume par le président bosniaque Alija Izetbegovic. Le compromis de Washington suscite de nombreuses réserves de la part des pays européens qui ne l'ont pas négocié, en particulier de la part de l'Allemagne.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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