1er-22 mars 2005
Irak. Libération tragique de Giuliana Sgrena et piétinement des discussions politiques
Le 1er, les ravisseurs de Florence Aubenas diffusent un enregistrement vidéo dans lequel la journaliste française, enlevée à Bagdad en janvier, appelle à l'aide le député Didier Julia, déjà impliqué dans la tentative controversée de libération des otages français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, en décembre 2004. Un premier enregistrement vidéo, tenu secret, de l'otage française avait été remis aux services français à Bagdad le 22 février.
Le 3, le chiffre symbolique de mille cinq cents soldats américains tués en Irak est atteint.
Le 4, la journaliste italienne Giuliana Sgrena, enlevée en février à Bagdad, est libérée par ses ravisseurs. Le véhicule qui assure son transfert vers l'aéroport est pris sous le feu de militaires américains à un point de contrôle. Le chef des services spéciaux italiens en Irak, Nicola Calipari, est tué et la journaliste, blessée. Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi demande des « éclaircissements » aux autorités américaines. George W. Bush exprime ses « regrets » et promet « une enquête complète ».
Le 10, à Mossoul, un attentat-suicide cause la mort de quarante-sept personnes lors des funérailles d'un chef religieux chiite. Les violences demeurent quotidiennes dans le pays.
Le 15, Silvio Berlusconi annonce le retrait progressif, à partir de septembre, des quelque trois mille soldats italiens présents en Irak. Le lendemain, Washington et Londres, qui n'avaient pas été prévenus, le contraignent à revenir sur sa décision.
Le 16, l'Assemblée nationale transitoire irakienne, élue en février, tient sa séance inaugurale. La désignation de son président, tout comme celle du gouvernement, fait l'objet, au cours du mois, de vaines tractations.
Le 22, les troupes irakiennes et américaines mènent une opération contre un camp d'entraînement de la guérilla à 200 kilomètres au nord de Bagdad, tuant selon elles quatre-vingt-cinq rebelles.