1er-22 septembre 1995
France. Essai nucléaire à Mururoa et émeutes à Papeete
Le 1er, la marine nationale arraisonne deux bateaux de l'organisation écologiste Greenpeace, le Rainbow-Warrior II et le M.V.-Greenpeace, qui tentaient de forcer l'entrée de l'atoll de Mururoa où doit être effectué le premier essai nucléaire de l'ultime série décidée par le président Chirac en juin et qui a suscité de nombreuses protestations à travers le monde. Les bateaux sont remorqués vers l'atoll de Hao.
Le 1er également, à Paris, environ deux cents manifestants écologistes qui bravent l'interdiction de la préfecture de police sont interpellés.
Le 2, quelque 3 000 personnes, dont une centaine de parlementaires étrangers, le ministre japonais des Finances et le ministre suédois de la Culture, participent, à Papeete, à une marche antinucléaire organisée par les indépendantistes, dont le chef, Oscar Temaru, se trouvait à bord du Rainbow-Warrior II.
Le 5 a lieu, à Mururoa, l'explosion souterraine d'un engin (Thétis) d'une puissance inférieure à 20 kilotonnes. Cette expérience provoque de vives protestations à travers le monde.
Le 6, un mouvement de grève illimitée est lancé à Papeete par les syndicats proches des indépendantistes ; des manifestants dévastent l'aéroport de Faaa, où de violents affrontements les opposent à la police. Les désordres se poursuivent le lendemain.
Le 14, à l'occasion de leur réunion annuelle, qui se déroule en Papouasie – Nouvelle-Guinée, les seize membres du Forum du Pacifique Sud expriment leur « extrême indignation » face à la reprise des essais français. Le président Chirac avait accusé le 10, sur T.F. 1, l'Australie et la Nouvelle-Zélande de vouloir évincer la France du Pacifique.
Le 22, la Cour internationale de justice de La Haye rejette la plainte déposée par la Nouvelle-Zélande au sujet de la reprise des essais français.