1er-22 septembre 1998
Malaisie. Crise politique après l'éviction du vice-Premier ministre Anwar Ibrahim
Le 1er, devant les développements de la crise financière qui secoue l'Asie, le Premier ministre Mahathir Mohamad impose le contrôle des changes et une parité fixe à la monnaie nationale afin d'« isoler [l'économie] des spéculateurs ».
Le 2, le chef du gouvernement limoge son vice-Premier ministre et ministre des Finances, Anwar Ibrahim, qui était opposé aux mesures adoptées la veille. Ce dernier apparaissait pourtant comme le dauphin de Mahathir Mohamad, mais les relations entre les deux hommes s'étaient dégradées depuis l'éclatement de la crise financière, en 1997.
Le 4, Anwar Ibrahim est exclu de l'U.M.N.O., parti dominant de la coalition gouvernementale, dont il était le vice-président.
Le 6, l'ancien vice-Premier ministre annonce le lancement d'un « mouvement de la réforme » et dénonce la « corruption » et le « népotisme » du gouvernement.
Le 20, Anwar Ibrahim est arrêté en vertu de la loi sur la sécurité de l'État, à l'issue d'une journée de manifestations sans précédent à Kuala Lumpur, au cours de laquelle plus de trente mille personnes réclament la démission de Mahathir Mohamad.
Le 22, le Premier ministre annonce que Anwar Ibrahim sera également jugé pour « sodomie », rejetant les causes de la crise politique sur les turpitudes supposées de son ancien dauphin. Les jours suivants, les manifestations des partisans de Anwar Ibrahim sont sévèrement réprimées.