1er-23 février 2004
Irak. Poursuite des violences et rapport de la mission de l'O.N.U. sur les prochaines élections
Le 1er, à Erbil, un double attentat-suicide à la bombe, perpétré lors d'une fête religieuse aux sièges des deux partis kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan et l'Union patriotique du Kurdistan, fait cent cinq morts. Le Kurdistan était jusqu'alors relativement épargné par les actions terroristes.
Le 4, cette opération est revendiquée par le groupe islamiste Ansar al-Sunna, alliance de groupuscules partisans du djihad.
Le 10, un attentat à la voiture piégée devant le commissariat d'Iskandariya, au sud de Bagdad, fait des dizaines de morts.
Le 11, à Bagdad, un attentat identique devant un centre de recrutement de la nouvelle armée irakienne fait plus d'une trentaine de morts.
Le 14, une cinquantaine d'hommes armés attaquent le commissariat de Fallouja, à l'ouest de Bagdad, tuant vingt-trois policiers, et prennent brièvement le contrôle de la ville. Les autorités américaines en Irak mettront en cause des « terroristes étrangers ».
Le 21, Saddam Hussein, détenu en Irak dans un lieu gardé secret, reçoit la visite de deux membres du Comité international de la Croix-Rouge.
Le 23, l'O.N.U. publie le rapport de la mission chargée d'étudier la possibilité d'organiser des élections en Irak. La mission ne juge « pas viables » d'éventuelles élections indirectes, comme l'envisageait la coalition. Mais elle évalue à huit mois la durée d'organisation d'un scrutin direct, après l'élaboration d'une loi électorale. Cela exclut la tenue d'élections avant le transfert des pouvoirs aux autorités irakiennes, prévu pour le 30 juin, comme le souhaitait le chef spirituel de la communauté chiite, l'ayatollah Ali Al-Sistani. Le rapport énumère plusieurs modes d'organisation du pouvoir transitoire, entre le 30 juin et les élections: restauration de la monarchie, conférence nationale ou encore formation d'un gouvernement de technocrates.