1er-23 janvier 1995
Union européenne. Présidence française et entrée en fonctions de Jacques Santer
Le 1er, la France succède à l'Allemagne, pour six mois, à la présidence tournante de l'Union européenne. Le même jour, l'entrée officielle au sein de l'Union de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède porte à quinze le nombre de ses membres.
Le 17, François Mitterrand expose devant le Parlement européen les objectifs de la présidence française de l'Union. D'une part, il engage les parlementaires à mettre en œuvre les dispositions du traité de Maastricht en réalisant notamment l'Union économique et monétaire (U.E.M.) selon le calendrier prévu, c'est-à-dire en instaurant la monnaie unique à partir de 1997. D'autre part, il défend « l'Europe des cultures [qui est] » l'Europe des nations contre celle des nationalismes », car, rappelle-t-il, « le nationalisme, c'est la guerre ».
Le 18, le Parlement investit, pour la première fois de son histoire, par 416 voix contre 103 et 59 abstentions, une nouvelle commission, présidée par le Luxembourgeois Jacques Santer. Celle-ci entrera en fonctions le 23. Elle aura pour tâche non seulement de mener à bien l'U.E.M., mais également de progresser sur la voie d'une politique étrangère et de sécurité commune, d'organiser la conférence intergouvernementale qui doit réformer le traité de Maastricht en 1996, et de préparer l'élargissement de l'Union aux pays d'Europe centrale et orientale tout en consolidant ses relations avec la Russie et la Méditerranée. Cette nouvelle commission compte deux Français, Édith Cresson, chargée de la recherche et de la formation, et Yves-Thibault de Silguy, chargé des questions économiques, monétaires et financières.
Le 19, dans son discours d'adieu devant le Parlement, Jacques Delors, président de l'exécutif communautaire depuis janvier 1985, défend la compatibilité du fédéralisme institutionnel avec l'épanouissement des nations européennes.