1er-23 mars 2006
France - Union européenne. Le « patriotisme économique » français en accusation
Le 1er, le ministre italien de l'Économie annonce que c'est le groupe français d'environnement Veolia qui a proposé à l'électricien italien Enel, en novembre 2005, de lancer une O.P.A. conjointe sur le groupe d'énergie et d'environnement français Suez, et que le gouvernement français en a été averti de façon informelle dès janvier.
Le 2, la Commission européenne adresse une demande d'explications à la France au sujet de la fusion Suez-G.D.F., annoncée en février, afin de vérifier que celle-ci ne serait pas accomplie en violation des règles du marché.
Le 9, Suez annonce un bénéfice en hausse de 48 p. 100 pour 2005.
Le 14, à Bruxelles, lors de la réunion du conseil sur l'énergie, la France est mise en cause par ses partenaires de l'Union, pour lesquels la nécessité de constituer des champions européens s'oppose au « patriotisme économique » défendu par Paris.
Le 23, lors du Conseil européen de Bruxelles, le président français Jacques Chirac quitte la salle pour protester contre le choix d'Ernest-Antoine Seillière, président de l'Unice, l'organisation patronale européenne, de s'exprimer en anglais. L'ancien président du Medef dénonce dans son intervention toute forme de protectionnisme, alors que Paris tente de s'opposer à l'O.P.A. d'Enel sur Suez et que, toujours dans le secteur de l'énergie, Madrid fait de même à l'égard de l'offre lancée par le groupe allemand E.ON en direction de l'espagnol Endesa. Plus tard, Jacques Chirac défend « le développement de champions européens fondés sur une ambition industrielle forte et non sur des approches purement financières ».