1er-25 août 1987
Arabie Saoudite - Iran. Escalade de la tension après les événements sanglants de La Mecque
Le 1er, les ambassades de l'Arabie Saoudite et du Koweït à Téhéran sont mises à sac par des manifestants rendus furieux par la mort de centaines de pèlerins iraniens à La Mecque le 31 juillet.
Le 2, à Téhéran, Hachemi Rafsandjani, président du Parlement iranien, affirme devant des centaines de milliers de manifestants qu'il faut détruire « les racines du régime saoudien ». De même, au Liban, les extrémistes chiites multiplient les appels à la vengeance. Mais la plupart des pays arabes expriment leur soutien à Riyad : seule la Libye se montre solidaire de Téhéran, tandis que l'Algérie et la Syrie évitent de prendre parti.
Le 3, l'imām Khomeyni, dans un message adressé aux pèlerins de La Mecque, soutient que la dynastie wahhabite, au pouvoir à Riyad, est « lâche » et « stupide » et qu'elle est « incapable d'assurer la garde des Lieux saints ». Mais le roi Fahd d'Arabie Saoudite réaffirme, le 5, sa détermination à défendre les Lieux saints et dénonce les ennemis des musulmans qui cherchent à briser leur unité « en semant le désordre ».
Le 23, le prince Saoud El Fayçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, inaugurant à Tunis les travaux d'un Conseil ministériel extraordinaire de la Ligue arabe consacré au conflit du Golfe, dénonce les « agissements terroristes et destructeurs des dirigeants de Téhéran ». Ces attaques contre l'Iran, après des réactions relativement modérées, se poursuivent le 25 avec des déclarations du prince Nayef, ministre saoudien de l'Intérieur, devant la presse internationale invitée à Djeddah, accusant les Iraniens d'avoir « prémédité » les troubles de La Mecque, afin de « démontrer que l'Arabie Saoudite était incapable d'assurer la sécurité du pèlerinage et des pèlerins ».