1er-25 décembre 1985
Afrique du Sud. Attentats terroristes, assassinats politiques, affrontements tribaux
Le 1er, trente-cinq syndicats, dont le puissant syndicat des mineurs noirs, la N.U.M. (National Union of Mineworkers), se regroupent en une seule confédération, la C.O.S.A.T.U. (Congress of South African Trade Unions). Avec quatre cent cinquante mille membres, la C.O.S.A.T.U. représente une force syndicale qui pourrait avoir une grande influence sur l'économie du pays.
Le 3, l'état d'urgence est levé dans 8 districts : il reste imposé dans 30 des 265 districts du pays. Selon l'Institut des relations raciales, depuis son instauration, le 21 juillet, 483 personnes ont été tuées, dont 101 en novembre.
Le 15, six Blancs sont tués et cinq autres blessés dans l'explosion de leur camion sur une mine près de la frontière avec le Zimbabwe. Cet attentat est revendiqué par le Congrès national africain (A.N.C.), qui semble vouloir relancer les actions terroristes sur le territoire sud-africain. Le 27 novembre, Pretoria avait menacé le Zimbabwe de représailles militaires s'il laissait les maquisards de l'A.N.C. opérer à partir de son territoire.
Le 20, neuf réfugiés politiques sud-africains, dont six membres de l'A.N.C., sont assassinés à Maseru, capitale du Lesotho, par un commando venu d'Afrique du Sud. Bien que Pretoria nie toute responsabilité dans cette action, le Conseil de sécurité l'en rendra responsable le 30 et condamnera à l'unanimité les meurtres commis.
Le 22, Winnie Mandela, épouse de Nelson Mandela, le dirigeant noir emprisonné depuis vingt-trois ans, est arrêtée pour avoir violé une interdiction de séjour à son domicile familial de Soweto. Mais celle qu'on a surnommée la « mère de la nation » est libérée le 23 par un jugement du tribunal de Johannesburg. Son procès aura lieu en janvier.
Le 23, une bombe explose dans un centre commercial d'Amanzimtoti, station balnéaire proche de Durban, provoquant la mort de cinq personnes dont deux enfants, et faisant quarante-six blessés. Toutes les victimes sont des Blancs. Cet attentat est attribué par les autorités à l'A.N.C.
Le 25, des affrontements entre des milliers de Noirs appartenant à deux tribus différentes font cinquante-trois morts, à Umbumbulu, près de Durban.