1er-25 juillet 2006
Irak. Glissement du pays vers la guerre civile
Le 1er, à Bagdad, un attentat à la voiture piégée, perpétré sur un marché du faubourg chiite de Sadr City, cause la mort d'au moins soixante-six personnes.
Le 1er également, une parlementaire sunnite du Front national de la concorde est enlevée dans la capitale. L'alliance sunnite met en cause les « milices chiites » et décide de suspendre sa participation au Parlement jusqu'à la libération de l'élue.
Le 3, le chef de l'Alliance des partis chiites, qui domine le Parlement demande que l'amnistie prévue par le plan de « réconciliation nationale » présenté par le gouvernement en juin concerne aussi « ceux qui ont tué des soldats américains ou britanniques ».
Le 9, à Bagdad, dans le faubourg à majorité sunnite d'Al Jihad, des hommes armés et masqué, portant l'uniforme de l'Armée du Mahdi, la milice de l'imam chiite radical Moqtada Al-Sadr, usent d'une nouvelle forme de terreur, tuant des sunnites choisis au hasard, après contrôle de leur identité. Ils font au moins cinquante-sept morts.
Le 12, alors que les affrontements meurtriers continuent d'opposer milices chiites et sunnites, le Premier ministre Nouri Al-Maliki qualifie devant le Parlement son plan de réconciliation nationale de « dernière chance », exprimant sa crainte d'une guerre civile intercommunautaire et d'une partition de Bagdad.
Le 18, l'explosion d'une voiture piégée près de la grande mosquée chiite de Koufa cause la mort de plus de cinquante personnes. Un rapport de l'O.N.U. estime à 14 338 le nombre de civils tués dans le pays au cours du premier semestre.
Le 23, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch publie un rapport portant sur la période 2003-2005, qui dénonce l'usage de la torture par l'armée américaine en Irak, même après la révélation des sévices infligés à des détenus dans la prison d'Abou Ghraib. Des témoignages de soldats rentrés d'Irak montrent que les conventions de Genève n'étaient pas appliquées et que le recours à la torture, loin d'être exceptionnel, avait un caractère admis et régulier
Le 25, le président George W. Bush et Nouri Al-Maliki, en visite à Washington, annoncent le renforcement de la présence militaire américaine et irakienne à Bagdad.