1er-25 octobre 1997
Congo (République du). Victoire de l'ancien président Denis Sassou-Nguesso
Le 1er, Kinshasa annonce l'envoi d'observateurs à Brazzaville en vue de déterminer l'origine des tirs d'obus meurtriers sur la capitale de l'ex-Zaïre, située de l'autre côté du fleuve Congo. Ces observateurs pourraient constituer l'avant-garde d'un contingent plus important que le Premier ministre, Bernard Kolelas, souhaiterait voir se transformer en « composante [d'une] force africaine d'interposition » dans le conflit qui oppose, depuis quatre mois, l'armée aux forces de l'ancien président Denis Sassou-Nguesso.
Le 14, une semaine après avoir lancé une vaste offensive, les forces de Denis Sassou-Nguesso, qui occupent plusieurs provinces du centre et du nord du pays, conquièrent Brazzaville.
Le 15, les troupes de l'ancien président aidées de soldats angolais prennent le contrôle de Pointe-Noire, grand centre pétrolier du Sud. Le président angolais, José Eduardo Dos Santos, appuie son ancien allié et en profite pour s'en prendre aux positions, au Congo, de son rival de l'Unita, Jonas Savimbi, ainsi qu'aux bases arrière des indépendantistes de l'enclave de Cabinda. En outre, Denis Sassou-Nguesso a profité de la neutralité bienveillante de son gendre, le président gabonais Omar Bongo, qui a dirigé la médiation extérieure dans le conflit, et de l'appui financier des compagnies pétrolières étrangères. Les combats cessent rapidement à travers le pays : ils ont fait de quatre mille à dix mille morts selon les sources et provoqué le déplacement de cinq cent mille personnes. Le président déchu, Pascal Lissouba, se réfugiera au Burkina Faso et l'ancien Premier ministre, Bernard Kolelas, à Kinshasa. La communauté internationale reconnaît bientôt la victoire de l'ancien président qui promet l'institution d'un gouvernement d'« union nationale » et l'organisation d'élections à l'issue d'une « période de transition ». Les jours suivants, l'armée française évacuera des ressortissants étrangers de Brazzaville livrée au pillage.
Le 25, Denis Sassou-Nguesso est investi au poste de président. Il avait déjà occupé ces fonctions de mars 1979 à août 1992, date à laquelle Pascal Lissouba avait remporté les élections organisées à l'issue d'une conférence nationale.