1er-25 octobre 2019
Irak. Violente répression d’un fort courant de contestation
Le 1er, les forces antiémeute répriment violemment les manifestations contre la corruption et le mauvais fonctionnement des services publics, à Bagdad et dans le sud chiite du pays. Ces troubles éclatent à la suite de la mise à l’écart par le pouvoir du général Abdel Wahab al-Saadi, commandant des forces antiterroristes, qui a acquis une forte popularité dans le cadre de son combat contre l’organisation État islamique et se pose en adversaire des milices pro-iraniennes des Unités de la mobilisation populaire.
Le 3, le gouvernement d’Adel Abdel-Mehdi instaure le couvre-feu dans la capitale.
Le 4, le dirigeant chiite Moqtada al-Sadr, dont le mouvement domine le Parlement, réclame la démission du gouvernement et l’organisation d’élections, appuyé par l’ancien Premier ministre Haïdar al-Abadi. De son côté, la coalition al-Fatah qui représente les milices pro-iraniennes, deuxième force parlementaire, appelle le pouvoir à effectuer des réformes.
Le 6, la présentation par Adel Abdel-Mehdi de mesures économiques et sociales fait retomber la tension.
Le 22, le rapport de la commission d’enquête gouvernementale sur les violences du début du mois fait état de la mort de cent cinquante-sept personnes. Il attribue la responsabilité d’un « usage excessif » de la force aux membres des forces de sécurité, ainsi qu’à des « tireurs non identifiés ». Quelques dizaines de commandants des forces de sécurité sont limogés.
Le 25, jour anniversaire de la prise de fonction du gouvernement d’Adel Abdel-Mehdi, les manifestants se mobilisent de nouveau, dénonçant l’ingérence de Téhéran par l’intermédiaire des milices pro-iraniennes. La répression des manifestations fait une nouvelle centaine de morts dans les derniers jours du mois.