1er-25 septembre 1985
Afrique du Sud. Sanctions économiques limitées décidées par les États-Unis et la C.E.E
Le 1er, le gouvernement sud-africain suspend jusqu'au 31 décembre tous les transferts financiers vers l'étranger, à commencer par les paiements de sa dette extérieure, estimée à 17 milliards de dollars, dont 12 milliards à moins d'un an. Seuls les intérêts des emprunts et les dividendes versés par les entreprises étrangères en Afrique du Sud continueront à être payés. Le ministre des Finances annonce également la mise en place d'un double taux de change. Plusieurs banques américaines et européennes réagissent en décidant de ne pas renouveler leurs lignes de crédits aux emprunteurs sud-africains. Si cette mesure se généralisait, le commerce avec l'Afrique du Sud pourrait être asphyxié.
Le 9, Ronald Reagan décide par décrets des sanctions économiques limitées contre Pretoria pour protester contre la politique d'apartheid, mais aussi pour éviter que le Congrès américain ne prenne des sanctions plus sévères. Pieter Botha, chef de l'État sud-africain, regrette ces décisions, alors que les organisations noires les trouvent tout à fait insuffisantes.
Le 10, à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères des dix pays de la C.E.E. ainsi que de l'Espagne et du Portugal adoptent à leur tour des sanctions limitées.
Le 13, plusieurs responsables de grandes entreprises sud-africaines, en dépit de l'opposition du gouvernement, rencontrent en Zambie six nationalistes sud-africains, dont Olivier Tambo, chef de l'A.N.C. Gavin Relly, président de l'Anglo-American Corporation, qui conduit la délégation d'hommes d'affaires, justifie cette entrevue en affirmant qu'il est impossible « d'avoir une croissance économique sans réformes politiques » et qu'il est « parfaitement légitime que des Sud-Africains se réunissent pour discuter de l'avenir de leur pays ». Cependant, les troubles continuent dans les cités noires de la province du Cap : un bilan chiffré, établi par l'Institut sud-africain des relations entre les races, indique que les émeutes survenues depuis un an ont fait plus de sept cents morts, dont deux cent treize depuis l'instauration de l'état d'urgence le 21 juillet.
Le 25, la Grande-Bretagne, qui, étant donné ses relations privilégiées avec Pretoria, hésitait à s'associer aux sanctions économiques prises par la C.E.E., annonce qu'elle s'y rallie.