1er-26 août 2008
Afghanistan - France. Mort de dix soldats français
Le 1er, l'Agency Coordinating Body for Afghan Relief, qui représente une centaine d'organisations non gouvernementales présentes dans le pays, fait état d'une forte augmentation des violences par rapport à 2007. Elle estime à 2 500 le nombre de tués depuis le début de l'année, dont un millier de civils.
Le 5, les militaires français prennent pour un an le commandement de la région centrale du pays, autour de Kaboul, période au terme de laquelle l'armée afghane doit prendre le relais. Dans le même temps, les renforts français annoncés par Paris en avril achèvent leur installation dans la province de Kapisa, au nord-est de la capitale. À la fin du mois, le dispositif français comptera 3 300 militaires, déployés principalement en Afghanistan même dans le cadre des opérations de la Force internationale d'assistance à la sécurité (I.S.A.F.) de l'O.T.A.N., mais aussi au Tadjikistan, au Kirghizstan et dans l'océan Indien.
Le 7, le commandant des forces de l'O.T.A.N. en Afghanistan, le général américain David McKiernan, accuse l'Inter-Services Intelligence (I.S.I.), le plus important des services de renseignement pakistanais, d'« une forme de complicité » avec les talibans afghans installés dans des « sanctuaires » de l'autre côté de la frontière.
Le 18, une patrouille française en mission de reconnaissance dans la vallée d'Uzbin, district de Saroubi, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Kaboul, tombe dans une embuscade suivie de plusieurs heures d'affrontement. L'accrochage avec les insurgés se solde, côté français, par dix morts et vingt et un blessés, les plus lourdes pertes enregistrées au combat par l'armée française depuis la période de la guerre d'Algérie.
Le 18 puis le 19, la base américaine de Khost, au sud-est de la capitale, est la cible de deux attaques des talibans.
Le 20, le président français Nicolas Sarkozy se rend à Kaboul pour rendre hommage aux soldats français tombés. « La France est résolue à poursuivre la lutte contre le terrorisme, pour la démocratie et la liberté, affirme-t-il. La cause est juste, c'est l'honneur de la France et de ses armées de la défendre. » En France, des voix s'élèvent pour réclamer une redéfinition de l'engagement français en Afghanistan.
Le 22, le gouvernement français annonce la tenue en septembre d'un débat au Parlement, suivi d'un vote, sur la présence française en Afghanistan, en application des nouvelles dispositions résultant de la révision constitutionnelle de juillet.
Le 22 également, l'I.S.A.F. annonce la mort d'une trentaine d'insurgés à la suite d'un raid aérien mené sur le village d'Azizabad, dans la province de Herat, dans l'ouest du pays; elle admet la mort de cinq civils.
Le 23 et les jours suivants, les autorités afghanes, très critiques devant ce qu'elles considèrent comme la plus grave bavure de la coalition, affirment que quatre-vingt-dix civils, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués au cours du raid.
Le 26, l'O.N.U. confirme le bilan humain avancé par Kaboul.