1er-26 avril 2000
Russie. Réactions internationales à la crise tchétchène
Du 1er au 4, avec l'autorisation tardive de Moscou, le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Mary Robinson, effectue une visite en Russie au cours de laquelle elle se rend en Tchétchénie, où se poursuivent les affrontements entre les soldats russes et les rebelles indépendantistes. Dans cette république, où elle ne passe que peu de temps à Grozny et où elle ne peut visiter aucun camp de détention, elle dénonce la « violence ordonnée » commise par les troupes russes et la responsabilité de « ceux qui les commandent ». De retour à Moscou, Mary Robinson, qui n'est pas reçue par le président Vladimir Poutine, atténue toutefois son exigence d'ouverture d'une enquête « d'envergure internationale » sur les exactions commises en Tchétchénie, et demande aux autorités russes de mettre sur pied une « commission nationale indépendante d'enquête ».
Le 6, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe décide de suspendre le droit de vote russe afin de protester contre les atteintes aux droits de l'homme en Tchétchénie, recommande l'engagement d'une procédure de suspension de la Russie du Conseil et encourage les États membres à déposer plainte contre Moscou devant la Cour européenne des droits de l'homme. Seules la Grèce, en 1967, et la Turquie, en 1980, ont été précédemment sanctionnées par le Conseil de l'Europe.
Le 10, tandis que le ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov, réaffirme devant ses homologues de l'Union européenne, réunis à Luxembourg, l'intention de Moscou de présenter un projet de règlement politique de la crise tchétchène, ceux-ci minimisent la portée du vote du Conseil de l'Europe.
Le 17, Vladimir Poutine entame, à Londres, sa première visite à l'étranger depuis son élection, en mars. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, affirme que « le meilleur moyen d'obtenir des résultats [sur le dossier tchétchène] est d'engager un dialogue avec la Russie, pas de l'isoler ».
Le 25, la Commission des droits de l'homme de l'O.N.U. adopte une résolution présentée par l'Union européenne, qui critique « l'emploi disproportionné de la force », les « violations des droits de l'homme » et les « manquements au droit international humanitaire » en Tchétchénie et qui réclame la création d'une commission nationale d'enquête indépendante.
Le 26, Moscou repousse cette demande.