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1er-27 août 1983

Tchad - France. Intervention de la France au Tchad

Le 1er, Paris annonce l'envoi au Tchad d'un armement anti-aérien destiné à permettre aux troupes de Hissene Habré retranchées à Faya-Largeau de contrer les attaques aériennes libyennes. Washington décide d'agir dans le même sens et envoie, le 3, un petit groupe d'instructeurs militaires à N'Djamena.

Le 4, à la suite de l'intensification des bombardements libyens, les États-Unis accordent au Tchad un supplément d'aide financière de 15 millions de dollars.

Le 6, deux avions radars Awacs américains sont envoyés au Soudan, avec une escorte de plusieurs avions de combat.

Le 9, le gouvernement français décide l'envoi au Tchad d'« instructeurs militaires ».

Le 10, la bataille pour Faya-Largeau est engagée par les forces rebelles de Goukouni Oueddei. Les troupes gouvernementales d'Hissene Habré abandonnent la grande palmeraie du Nord, mais consolident leurs positions dans l'est du pays.

Le 14, une partie des parachutistes français qui arrivent depuis le 10 à N'Djamena pour l'« opération Manta » sont dépêchés vers Abéché, principale ville de l'Est. Cette opération de déploiement des forces françaises implique des centaines d'hommes et un important matériel : le long du quinzième parallèle, un périmètre de sécurité est défini par le commandement français, au-delà duquel les forces rebelles soutenues par les Libyens ne pourraient s'engager sans déclencher une confrontation directe avec les forces françaises.

Le 15, dix chefs d'États africains réunis à Brazzaville pour les fêtes marquant le vingtième anniversaire de la révolution congolaise s'entretiennent sur la crise tchadienne. À l'issue de ce sommet informel, une déclaration commune, chargeant le président de l'O.U.A. d'obtenir un cessez-le-feu et un retrait des troupes étrangères du Tchad, est signée par neuf des chefs d'État, à l'exception du président zaïrois Mobutu qui a envoyé des troupes à N'Djamena.

Le 18, le général Jean Poli est nommé à la tête des forces françaises au Tchad, et le dispositif militaire français est méthodiquement renforcé : le contingent, porté à près de trois mille hommes, pourra être appuyé par des avions de chasse stationnés à N'Djamena. Quatre Mirage et quatre Jaguar arrivent le 21. Cette démonstration de force n'exclut pas la recherche de solutions diplomatiques. François Mitterrand confie à Me Roland Dumas une mission auprès du colonel Kadhafi.

Le 25, dans un entretien accordé au journal Le Monde, François Mitterrand précise sa position sur le conflit tchadien et explique l'engagement progressif de la France aux côtés d'Hissene Habré. Les principaux points sont le refus d'une partition de fait du Tchad, la condamnation de l'agression libyenne, l'engagement de protéger militairement le territoire tchadien contre toute nouvelle poussée des forces rebelles.

Du 25 au 27, Charles Hernu, ministre de la Défense, se rend au Tchad pour inspecter les troupes françaises. Il rencontre Hissene Habré, les autorités de N'Djamena s'inquiétant du refus français de participer à la reconquête du nord du pays, qui reste leur objectif principal.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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