1er-27 février 1982
Pologne. Poursuite de la « normalisation »
Le 1er, les autorités militaires décident une série de hausses qui font tripler les prix du beurre, du sucre, de la viande et du charbon. Pour certains salariés, des compensations sont prévues. Tous les régimes polonais depuis 1956 ont dû, sous la pression de manifestations, renoncer aux fortes hausses de prix qu'ils avaient tenté d'imposer.
Le 4, Mgr Jósef Glemp, primat de Pologne, arrive à Rome. Accompagné de l'archevêque de Cracovie et de l'évêque de Wrocław, il doit tenter, au cours d'entretiens avec le pape Jean-Paul II, d'harmoniser les positions de l'Église de Pologne avec celles du Vatican.
Le 7, dans une homélie prononcée à Rome, Mgr Glemp souligne la nécessité d'un « dialogue » avec les autorités pour parvenir à une réconciliation nationale, tandis que, le 9, recevant les représentants de Solidarité en exil et les dirigeants de plusieurs centrales syndicales d'Europe, d'Afrique et d'Asie, le pape apporte un appui total à Solidarité en affirmant le « droit à un syndicat déjà créé et légalisé ».
Le 13, des incidents se produisent à Poznán : 194 manifestants sont arrêtés ; 162 sont jugés selon une procédure sommaire.
Le 16, dans une interview publiée par le New York Times, Stanisław Ciosek, ministre polonais chargé des Relations du travail, déclare que Lech Wałęsa « sera gardé à distance » tant que la situation restera explosive.
Le 17, la radio polonaise annonce l'arrestation de plus de trois mille cinq cents personnes pour violation de la loi martiale, au cours d'opérations de contrôle faites les 12 et 13.
Le 18, un milicien en uniforme est tué par des inconnus dans un tramway, à Varsovie.
Le 24, devant le septième plénum du P.O.U.P., le général Wojciech Jaruzelski condamne énergiquement la contestation. Il annonce quelques allégements aux dispositions de la loi martiale, mais refuse d'envisager la levée de celle-ci.
Le 25, le comité central adopte une résolution approuvant la création du Conseil militaire de salut national (W.R.O.N.), auquel il donne son « plein appui ».
Les 26 et 27, la Diète (Parlement) se réunit pour adopter neuf projets de loi portant réforme de l'économie, ainsi qu'une résolution affirmant la nécessité d'une « entente nationale ».