1er-27 février 2016
Syrie. Offensive contre Alep et accord de cessation des hostilités.
Le 1er, l’armée appuyée par des milices chiites et par l’aviation russe lance un assaut massif contre Alep, deuxième ville du pays, située au nord-ouest, dont les quartiers est sont aux mains de la rébellion depuis juillet 2012.
Le 3, l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura annonce la suspension des négociations sur la transition politique dans le pays, ouvertes à Genève fin janvier. Celles-ci restent bloquées en raison de l’intensification des combats et faute de concession de Damas sur les mesures humanitaires réclamées par le Haut Comité des négociations (HCN) qui regroupe l’opposition politique et militaire.
Le 3 également, l’armée coupe la route qui permettait l’approvisionnement des quartiers rebelles d’Alep à partir de la frontière turque. Il s’agit de la victoire la plus décisive du régime depuis le début de l’intervention russe en octobre 2015. Les jours suivants, des dizaines de milliers d’habitants fuient la ville.
Le 4, les participants à la conférence des donateurs réunie à Londres promettent le versement de plus de 10 milliards de dollars d’aide humanitaire à la Syrie – une contribution d’une ampleur sans précédent.
Le 12, les chefs de la diplomatie américaine et russe John Kerry et Sergueï Lavrov, qui participent à Munich à la réunion du Groupe de soutien international à la Syrie, présentent un plan prévoyant une cessation temporaire des combats et un accès de l’aide humanitaire aux villes assiégées, avec l’objectif de permettre une reprise des négociations de Genève. L’arrêt des hostilités ne concerne pas la lutte contre l’organisation État islamique (EI) et le Front al-Nosra.
Le 13, les forces syriennes et turques échangent des tirs d’artillerie. Ankara se déclare prête à envoyer des troupes au sol en Syrie au côté de l’Arabie Saoudite, projet que Riyad approuve.
À partir du 13, la Turquie procède à des tirs d’artillerie contre les positions des Unités de protection du peuple (YPG), bras armé du Parti de l’union démocratique (PYD), principale formation kurde syrienne proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). À la faveur de l’offensive sur Alep, les YPG élargissent la zone qu’elles contrôlent à la frontière turque, aux dépens des rebelles.
Le 17, le Programme alimentaire mondial de l’ONU apporte une aide alimentaire à des villes assiégées de la région de Damas et de la province d’Idlib, au nord-ouest. Il s’agit de la première application du volet humanitaire de l’accord russo-américain. D’autres villes dont Deir ez-Zor, dans l’est du pays, recevront de l’aide au cours du mois.
Le 21, deux séries d’attentats revendiqués par l’EI visent un quartier alaouite de Homs et le grand sanctuaire chiite de Sayeda Zeinab à Damas, faisant au moins cent cinquante morts. Ce sont les attaques les plus meurtrières de l’EI dans le pays.
Le 22, Washington et Moscou précisent les modalités du plan de cessation des hostilités qui doit entrer en vigueur le 27. Le HCN ainsi que Damas l’acceptent sous réserve.
Le 22 également, le président Bachar al-Assad annonce l’organisation d’élections législatives le 13 avril.
Le 27, la trêve entre en vigueur. Elle est globalement respectée.