1er-27 septembre 2020
Liban - France. Récusation du Premier ministre Mustapha Adib
Le 1er, le président français Emmanuel Macron effectue une nouvelle visite à Beyrouth, après s’y être rendu en août, deux jours après l’explosion dévastatrice survenue dans le port. Maintenant sa pression sur les partis au pouvoir, il obtient d’eux l’engagement qu’un « gouvernement de mission » doté d’une feuille de route détaillée sera formé dans un délai de deux semaines, sous la direction du Premier ministre nommé en août Mustapha Adib. Un calendrier de mesures prioritaires est établi.
Le 8, les États-Unis imposent des sanctions à l’encontre de deux anciens ministres libanais, Youssef Fenianos et Ali Hassan Khalil, pour corruption et soutien au mouvement chiite du Hezbollah, que Washington considère comme une organisation terroriste. Le premier est membre d’un courant chrétien allié au Hezbollah, le second est membre du parti chiite Amal, également allié au Hezbollah.
Le 26, Mustapha Adib se récuse, faute d’être parvenu à former un gouvernement. Sa volonté de faire tourner les portefeuilles régaliens s’est heurtée au refus du parti Amal d’être privé du ministère des Finances, soutenu dans sa position par son allié du Hezbollah. Ces deux partis estiment que ce poste permet à la communauté chiite de compenser le privilège accordé aux sunnites et aux chrétiens par le partage institutionnel du pouvoir exécutif.
Le 27, Emmanuel Macron exprime dans une conférence de presse sa « honte » pour les dirigeants libanais, s’en prenant notamment à Amal et au Hezbollah. Il reconnaît toutefois que l’annonce des sanctions américaines a « sans doute contribué à tendre le jeu ».